Une Tempête dans un Ring de Boxe : L’Affaire Khelif et Lin au cœur de la controverse
L’univers de la boxe amateur est actuellement secoué par une série d’événements tumultueux qui dépassent le cadre sportif. Tout a commencé par un cri du cœur de JK Rowling, qui a dénoncé une "injustice brutale", soulevant un tollé sur les réseaux sociaux et provoquant une vague de commentaires acerbes sur les pistes d’actualités. Au milieu de cette effervescence, deux boxeuses, Imane Khelif d’Algérie et Lin Yu-Ting de Taïwan, ont été propulsées sous les feux des projecteurs, accusées de tromperie en raison de leur genre.
Le 29 juillet, une vidéo de Khelif datant de deux ans a été publiée sur X, la qualifiant de "homme trichant lors des Jeux Olympiques". Cet énoncé fallacieux a rapidement acquis une forme de vérité, alimenté par d’autres publications similaires ainsi que par des articles qui l’ont même décrite comme transgenre. Le 31 juillet, la veille du combat de Khelif contre l’italienne Angela Carini lors d’une rencontre de poids welter, la Fédération Internationale de Boxe (IBA), qui n’était pas impliquée dans les Jeux de Paris, a publié un communiqué dans lequel elle révélait avoir disqualifié Khelif et Lin lors des Championnats du Monde Aficionados à New Delhi en 2023, en invoquant un "non-respect des critères d’éligibilité pour la compétition féminine".
Une partie de la déclaration soulignait que les athlètes n’avaient pas subi un examen de testostérone, mais un test distinct et reconnu, dont les détails demeurent confidentiels. Ce test aurait conclu que les deux boxeuses ne satisfaisaient pas aux critères d’éligibilité requis et possédaient des avantages compétitifs sur leurs concurrentes féminines.
Des tests avaient été réalisés en mai 2022 dans un laboratoire à Istanbul, qui avait noté des "incohérences", et à nouveau lors des championnats du monde en mars 2023. Il demeure flou pourquoi Khelif et Lin avaient pu concourir lors de ces événements alors que des incohérences avaient été signalées au préalable. À ce jour, l’IBA n’a pas divulgué d’informations supplémentaires, même si son directeur général, Chris Roberts, a mentionné que des chromosomes XY masculins avaient été trouvés dans "les deux cas".
Malgré l’absence de preuve que les tests n’ont pas eu lieu, l’absence de détails supplémentaires a amené certains observateurs à considérer ces déclarations comme peu crédibles. L’IBA, organisme dirigeant de la boxe amateur, a vu son autorité diminuer ces dernières années à la suite de diverses controverses. Son président actuel, Umar Kremlev, a remplacé Gafur Rakhimov, décrit par le Département du Trésor américain comme l’un des "principaux criminels" d’Ouzbékistan, impliqué dans le trafic d’héroïne. La nomination de Kremlev a eu lieu après que le Comité International Olympique (CIO) a retiré sa reconnaissance à l’IBA, évoquant des préoccupations liées à la corruption et à la gestion financière chaotique qui ont terni l’image de la boxe.
Le 1er août, suite à la déclaration tentative de l’IBA concernant l’éligibilité, Khelif et Carini sont entrées sur le ring. 46 secondes seulement après le début du combat, Khelif a démontré une puissance indéniable, infligeant un coup tel que Carini s’est retrouvée à renoncer avec une grande détresse : "Je n’ai jamais ressenti un tel coup", confia-t-elle par la suite, décrivant la douleur aiguë dans son nez.
Avant cette rencontre, Rowling avait pourtant exprimé son inquiétude sur Twitter à ses 14,2 millions de suiveurs : "Qu’est-ce qu’il faudra pour mettre fin à cette folie ? Une boxeuse gravement blessée ? Une boxeuse tuée ?" Après le combat, elle a de nouveau pris la parole : "Ce n’est pas du sport. Du tricheur en rouge [Khelif], jusqu’aux organisateurs qui ont permis cela, il s’agit d’hommes se délectant de leur pouvoir sur les femmes."
Le tweet le plus controversé est survenu avec une photo de Khelif affichant un sourire victorieux, que Rowling a accompagné d’un commentaire suggérant que c’était le "sourire d’un homme protégé par un établissement sportif misogyne, savourant la détresse d’une femme qu’il vient de frapper".
Il est crucial de rappeler que Khelif et Lin, nées femmes, continuent à concourir en tant que telles, même si des questions demeurent sur leurs possibles avantages physiques. Les tests de l’IBA ont souligné un caryotype XY chez les deux boxeuses, ce qui soulève des interrogations sur leur biologie. Le porte-parole du CIO, Mark Adams, a exprimé sa confiance quant à l’éligibilité des deux athlètes, bien qu’il ait concédé que les conclusions de l’IBA étaient en grande partie ignorées.
Le conflit entre l’IBA et le CIO s’intensifie alors que l’Organisation mondiale de la boxe, une structure dissidente émergente, commence à s’affirmer comme une alternative viable à l’IBA. Mauricio Sulaiman, président du WBC, a déclaré que le principal conflit réside dans la guerre médiatique entre l’IBA et le CIO, au détriment des athlètes qui subissent l’hostilité.
Khelif a depuis obtenu sa place en finale, prévue pour le 8 août, après avoir remporté deux autres combats par décision. Éprouvée, elle a appelé à l’unité face aux attaques qu’elle endure, soulignant l’impact dévastateur du harcèlement qui peut "détruire les pensées et l’esprit" des athlètes.
L’avenir de la boxe en tant que discipline olympique reste incertain pour 2028, et avec les récentes controverses, il est peu probable que les décideurs cherchent à favoriser un sport réclamant une gouvernance transparente et cohérente.