Dans le monde souvent prévisible de la boxe professionnelle, où les parcours semblent tracés d’avance pour les athlètes olympiques, Ben Whittaker, médaillé d’argent olympique, vient de briser les codes en acceptant un combat contre le Nigérian globe-trotter Ezra Arenyeka. Une confrontation qui s’inscrit dans un récit peu commun, celui du vétéran endurci prenant sous son aile le défi d’un outsider ambitieux mais méconnu. Cette rencontre est prévue le 15 juin au Selhurst Park, en lever de rideau de la défense du titre WBO des poids lourds-légers par Chris Billam-Smith face à Richard Riakporhe.
Ezra Arenyeka, un visage désormais familier dans l’arène de Manchester, s’est taillé une réputation en interrompant de manière spectaculaire la conférence de presse de Whittaker prévue en mars pour son combat contre le champion de la Central Area, Leon Willings. Par des insultes lancées à l’encontre de Whittaker devant la presse, Arenyeka a capturé l’attention non seulement des médias mais aussi de Whittaker lui-même, se frayant ainsi un chemin vers ce qui pourrait être le combat de sa vie.
Avec un palmarès impressionnant de 12 victoires dont 10 par K.O., Arenyeka, âgé de 28 ans, a su jouer des codes de la viralité dans le milieu de la boxe pour se positionner comme un adversaire de taille. Cependant, au-delà de ses exploits, peu de choses dans sa manière de combattre ou dans la qualité de ses adversaires précédents laissent présager un véritable défi pour Whittaker, un boxeur capable de combiner spectacle et efficacité redoutable sur le ring.
Whittaker, invaincu en 7 combats dont 5 remportés par K.O., voit en Arenyeka un obstacle de plus sur son chemin vers les sommets, mais un obstacle qu’il est déterminé à surmonter avec force. « Dans le monde de la boxe d’aujourd’hui, il suffit de franchir la porte, de parler, et on obtient un combat. Je vais combattre cet adversaire au bon palmarès, mais je vais en faire un exemple. Si je ne le fais pas, ils seront des dizaines à faire la queue, » a affirmé Whittaker lors d’une interview accordée à Sky Sports.
Malgré la route atypique qu’Arenyeka a empruntée pour se retrouver face à lui, Whittaker respecte le parcours de son adversaire. « Il vient d’Afrique et se bat pour lui et sa famille. Je comprends et j’apprécie son parcours. Mais en tant que boxeur qui s’est battu depuis l’âge de 7 ans, devrais-je simplement ignorer tout cela et interrompre des conférences de presse pour me faire remarquer ? Nous faisons les choses correctement, en grimpant les échelons parce qu’il y a des niveaux pour une raison. »
À 26 ans, Whittaker, reconnu pour son entraînement intensif et ses années de pratique des feintes improvisées, utilise cet affrontement comme un moteur de motivation supplémentaire, sans jamais sous-estimer Arenyeka. « Le plus important, c’est de me développer en tant que boxeur. C’est dans ces petits détails, comme assister à une pesée, participer à une conférence de presse ou se faire bander les mains, que l’on se prépare aux grands combats, » déclare Whittaker, déterminé à prouver que, derrière le strass et les paillettes, se cache un travailleur acharné, prêt à défendre sa vision de la boxe, axée sur le mérite et l’ascension graduelle.