L’affrontement entre Daniel Dubois et Anthony Joshua a été marqué par une dynamique explosive dès ses débuts, comme l’analyse Tony Bellew, un ancien champion du monde en boxe poids lourd et maintenant commentateur. Selon lui, le comportement des deux boxeurs a été déterminant dans le cours du combat. Dubois est entré sur le ring avec une attitude offensive, désireux de s’engager dans une bataille, tandis qu’Anthony Joshua a opté pour une approche plus tactique, privilégiant la boxe.

Dans une interview accordée à Liam Solomon d’Instant Casino, Bellew a déclaré : « Il n’y avait pas de période d’échauffement ou d’observation dans le combat, c’était simplement ‘je sors et je fais bouger mes mains’ ». L’ancien boxeur explique que Joshua a tenté de prendre le dessus avec son jab, mais souligne que « si votre jab n’est pas tranchant et puissant au début du combat, vous laissez une ouverture à l’adversaire. C’est une arme qu’il faut utiliser dès le départ, et non un simple moyen de mesurer la distance. »

Bellew cite l’exemple de Lennox Lewis, qui excellait dans l’utilisation de son jab pour imposer sa présence dès le début d’un combat. Il insiste sur l’importance de garder l’agressivité et d’être réactif et rapide en début de round : « Tout doit être tranchant et rapide. Vous ne voulez pas être touché et vous faire surprendre froid au début d’un combat. »

Joshua a d’ailleurs été touché par un direct parfait dans les premiers instants du premier round, avant de tomber à plusieurs reprises au sol, notamment dans les troisième et quatrième rounds. Bien qu’il ait montré des signes de retour en force au cinquième round, sa confiance s’est transformée en imprudence : en lançant un uppercut à droite tout en laissant sa main gauche retomber, il s’est expose à une contre-attaque dévastatrice de Dubois qui lui a valu une chute décisive.

« Il n’a tout simplement pas laissé ses mains aller, et c’est tout le problème », poursuit Bellew. Selon lui, en se battant frontalement et en lâchant ses coups, Joshua aurait peut-être pu obtenir un résultat similaire à celui d’un combat majeur entre George Foreman et Ron Lyle, mais encore plus rapidement. Cependant, Bellew souligne une divergence entre son analyse et celle de l’équipe de Joshua, qui a choisi un plan de combat différent : « Je comprends que ce que je dis peut sembler risqué et dangereux. Mais lorsque vos qualités surpassent celles de votre adversaire, pourquoi ne pas vous engager dans des échanges dès le départ ? »

En abordant les critiques selon lesquelles le succès militaire passé de Joshua, avec ses deux couronnes mondiales et sa fortune, aurait affecté sa motivation, Bellew n’est pas d’accord. Il rappelle un adage souvent cité concernant les athlètes : comment trouver l’énergie pour s’entraîner lorsque l’on vit dans le luxe. Bellew rétorque : « La dernière chose qu’Anthony Joshua a, c’est cet effet des ‘pyjamas en soie’. Je l’ai vu s’entraîner au Texas, il est d’une diligence exemplaire. C’est un des meilleurs athlètes que j’ai jamais vus dans la boxe poids lourd. Ce qui est arrivé, c’est qu’il a été secoué dès le premier round. Ce crochet droit aurait pu mettre KO un cheval. Se relever après avoir pris un coup si dur témoigne d’une condition physique impressionnante. »

Bellew conclut que l’analogie du ‘pyjama en soie’ est simpliste et éculée. La vraie question reste la condition physique et le travail acharné durant la préparation. « Pour revenir sur le ring après un coup tel que celui-là, c’est la preuve d’une forme exceptionnelle qui se construit durant les semaines de camp d’entraînement. » L’analyse de Bellew offre un regard pénétrant sur la complexité des combats de boxe et l’importance de la préparation mentale et physique pour performer au plus haut niveau.

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