Michael Katz : Un géant de la presse sportive à jamais gravé dans l’histoire
L’univers des sports de combat a perdu l’une de ses figures les plus emblématiques. Michael Katz, écrivain et critique de boxe, a touché à deux passions : l’écriture et le combat. Il s’est éteint à l’âge de 85 ans à Brooklyn, laissant derrière lui un héritage inestimable. Son ami et successeur au New York Daily News, Tim Smith, a déclaré dans un message texte : « Personne ne le faisait mieux. »
Katz était à la fois brillant et provocateur, généreux et grincheux, plein de colère mais aussi capable de pardon, souvent impatient, parfois compréhensif. Son humour piquant et son franc-parler faisaient de lui un personnage unique. À travers ses mots, il transmettait la complexité de ses émotions, et même un bâton pouvait devenir l’instrument de sa verve journalistique.
Le monde de la boxe n’a jamais connu personne comme lui. De la machine à écrire à l’Internet naissant, Katz a toujours su se démarquer. Pendant une de ses couvertures de l’événement sulfureux du « Bite Fight » de 1997 entre Mike Tyson et Evander Holyfield, il écrivait avec une acuité qui restera en mémoire : « Mordre plus qu’il ne pouvait mâcher, Mike Tyson a été disqualifié pour avoir mordu deux fois Evander Holyfield au troisième round… sa place dans l’histoire sera certainement sur les pages des vilains et des lâches. »
Sa plume, téméraire et incisive, savait également provoquer le sourire chez ses lecteurs, même lorsqu’il exprimait son indignation face à des actes imprévisibles. Katz cherchait à extraire l’essence de chaque combattant, poussant son audience à s’interroger sur les motivations de ces athlètes parfois mal compris.
Tout au long de sa carrière, il a abordé la complexité des personnages qui peuplent le ring. Son écriture était imprégnée d’empathie pour ces boxeurs, et il attendait plus d’eux, en particulier de ceux qu’il appréciait vraiment. Ce trait ressortait dans ses récits, où il savait dénicher une once de bonté chez des individus que d’autres fuyaient.
Ses contemporains, comme Tim Smith, s’accordent à dire que personne n’était aussi doué que lui pour rendre compte du monde parfois chaotique de la boxe. Ce sentiment d’empathie lui permettait de comprendre la psychologie des combattants et de partager cette compréhension avec ses lecteurs.
Un récit amusant rappelle ses échanges avec les grands noms du sport. Lors d’un dîner, en janvier 1999, avant un combat de Tyson, il ne pouvait s’empêcher de réagir face à la fumée de cigare dérangeante d’un autre client. Étonnamment, Katz, un ancien fumeur, a même décidé de protester en utilisant la tactique la plus mémorable de toutes : un bruit et une odeur qui ont surpris tous les convives.
Il y a aussi eu ce moment mémorable quand, face à des confrères dans un combat verbal sur la meilleure façon de traiter les combattants, Katz, armé de son bâton, a créé une scène inattendue qui a même fait la une du New York Post, un hommage à son esprit combatif même en dehors du ring.
Dans ses derniers temps, Katz a tissé des liens avec d’autres journalistes, dont Dan Rafael et Keith Idec, prenant chacun d’eux sous son aile, les appelant « gamins » pour signifier leur potentiel et sa confiance en eux. Ces moments d’apprentissage ont façonné non seulement leur carrière, mais aussi l’héritage qu’il a laissé derrière lui.
Il existe d’innombrables histoires illustrant son caractère fougueux, comme ce jour où il a rappelé à Tyson que le grand Alexandre était en fait homosexuel, entraînant un échange inattendu entre ces deux grandes figures du monde de la boxe.
Enfin, Katz a su immortaliser ces instants avec l’humanité nécessaire pour que chacun puisse voir au-delà du personnage effrayant qu’était Tyson. Sa capacité à capturer la quintessence d’un athlète, même dans des moments imprévisibles, est ce qui le rendait si distinctif.
À l’heure où le monde du sport est en pleine évolution, les paroles de Katz résonnent toujours. Son oeuvre continuera d’inspirer de futurs chroniqueurs et de rappeler à chacun l’importance de l’empathie et de la vérité dans le récit du sport. Michael Katz, par sa plume et son esprit, sera toujours un titan du journalisme de combat.