Jack Reiss : Fin d’une carrière emblématique dans l’arbitrage de la boxe

L’arbitre de boxe Jack Reiss, figure incontournable des rings, a annoncé qu’il prendra sa retraite à la fin de cette année. Avec plus de 1 152 combats professionnels à son actif, dont de nombreux matchs de titre, son parcours est marqué par des rencontres mémorables et des décisions controversées. Une des plus discutées demeure celle qu’il a prise lors du combat de 2018 entre Tyson Fury et Deontay Wilder, lorsque Reiss a accordé un comptage à Fury après qu’il ait été mis au tapis au 12ème round. Ce choix est encore aujourd’hui loué par certains et critiqué par d’autres.

Lors d’une interview, Reiss a partagé son expérience avec la nouvelle génération d’arbitres. « Je leur dis que parfois, on ne peut rien faire », déclare-t-il. « Parfois, deux boxeurs débordent d’adrénaline et d’émotion, au point que peu importe ce que vous faites, le combat ne sera pas bon. Dans ces moments-là, il faut se souvenir : “quand tu traverses l’enfer, continue d’avancer.” »

Reiss raconte certains de ses combats les plus difficiles, évoquant un affrontement particulièrement chaotique entre Anthony Dirrell et Sakio Bika. « C’était comme un match de lutte. J’étais à deux doigts de disqualifier quelqu’un à force de vouloir faire respecter les règles, mais j’ai finalement décidé de les séparer rapidement et de laisser le combat se poursuivre. Les spectateurs n’étaient pas là pour voir un arbitre intervenir tout le temps, mais pour apprécier le duel des combattants. »

Lorsque l’on lui demande de citer le combat le plus mémorable auquel il a assisté, Reiss mentionne le premier affrontement entre Deontay Wilder et Tyson Fury, des pugilistes qui ont fait vibrer tout un public. En parallèle, il se remémore le combat spectaculaire d’Orlando Salido contre Cristobal Cruz, où les deux boxeurs ont échangé 2 200 coups en seulement 12 rounds. « J’ai eu la chance d’arbitrer de nombreux combats fabuleux avec certains des plus grands boxeurs de notre époque », confie-t-il avec humilité.

Cependant, Reiss n’est pas avare en anecdotes amusantes. Il se rappelle, sans donner le nom du boxeur, d’une situation surréaliste où il a dû encourager un combattant à se relever après un prétendu knockdown au cours du deuxième round, sans avoir vu de coup le frapper. « Je lui ai dit, ‘Tu n’as pas été touché, si tu ne te relèves pas, je vais te disqualifier.’ Il s’est levé et a réalisé un salto arrière pour revenir immédiatement au combat. À chaque fois que je le croise, il me fait un grand sourire et m’enlace. »

Une autre histoire captivante concerne Chris Arreola, dans un combat où l’arbitre a été surpris par la clarté d’esprit du boxeur après un knockdown. « L’un de mes souvenirs préférés, c’est lorsque Chris s’est relevé et m’a dit : ‘Oui Jack, maintenant dégage de mon chemin.’ À ce moment-là, je me suis dit : ‘Eh bien, il a l’air d’aller bien!’ »

Reiss revient également sur des combats tendus, comme celui entre Andre Ward et Edwin Rodriguez, marqué par une intense animosité entre les deux boxeurs. Rodriguez est arrivé 4,5 kg au-dessus du poids limite, face à un Ward furieux. « En entrant dans l’arène, le promoteur m’a immédiatement dit : ‘Jack, ça tourne déjà à la catastrophe.’ La tension était palpable, et le combat fut tout aussi explosif. »

Quand on lui demande s’il a déjà été émerveillé par un combat, il admet : « Oui, plus d’une fois. J’ai eu de la chance d’être à côté de combattants extraordinaires comme Vasiliy Lomachenko, qui est tout simplement un maître du ring. Je suis reconnaissant d’avoir vu des légendes comme Gennadiy Golovkin, Bernard Hopkins et Terence Crawford en action. »

À l’aube de sa retraite, Jack Reiss laisse derrière lui un héritage impressionnant, alliant tradition et passion pour la boxe. Son expérience et ses conseils seront précieux pour la nouvelle génération d’arbitres qui aura la lourde tâche de prendre sa relève.

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