LOS ANGELES – Eddie Hearn, le patron de Matchroom Boxing, sera le principal promoteur pour le premier événement de la Riyadh Season aux États-Unis, qui aura lieu ce samedi au BMO Stadium de Los Angeles. En tête d’affiche, le champion WBA des super-welterweights Israil Madrimov (10-0-1, 7 KOs) affrontera Terence Crawford (40-0, 31 KOs), champion dans trois divisions, qui fera ses débuts dans la catégorie des 69,9 kg. En jeu, le titre intérimaire vacant de la WBO.
Ce gala prestigieux, diffusé sur DAZN, ESPN et PPV.com, mettra en avant des combats entre Isaac Cruz et Jose Valenzuela, Andy Ruiz Jr. et Jarrell Miller, Jared Anderson et Martin Bakole. Andy Cruz et David Morrell figureront également sur la carte dans des matchs séparés.
Pour ajouter une touche de spectacle, la superstar du hip-hop Eminem s’apprête à offrir une performance de 30 minutes avant le combat principal. Avant que l’agitation de la semaine du combat ne commence, BoxingScene a rencontré Hearn pour discuter des points forts de l’événement.
BoxingScene : Vous êtes entièrement derrière Madrimov car il s’agit de votre combattant. Mais pourquoi pensez-vous qu’il peut battre un grand comme Crawford ?
Eddie Hearn : Timing. Mon rôle est de promouvoir Israil Madrimov. Je sais qu’il est un grand outsider. Vous vous demandez, est-il techniquement assez bon, a-t-il l’IQ, est-il fort, a-t-il un menton ? Il coche beaucoup de ces cases. Il n’entre pas dans le ring sans puissance ou en tant que faible super-welterweight. Il peut techniquement égaler, voire approcher, Terence Crawford. Mais Crawford est un grand de cette génération. C’est pourquoi il est largement favori. Idéalement, on aurait voulu deux ou trois combats de plus pour Madrimov, mais quand une opportunité comme celle-ci se présente, il faut la saisir.
BS : Crawford veut affronter Saul “Canelo” Alvarez. Canelo aime-t-il ce combat ?
Hearn : Je pense que Canelo acceptera n’importe quel combat si l’argent est au rendez-vous. Il n’a pas peur. Il est plus concerné par les éloges qu’il recevra. S’il gagne, on dira qu’il a battu un super-welterweight et un welterweight qui vient juste de monter. S’il perd, on dira qu’il s’est fait battre par un 69,9 kg. Il sélectionne ses adversaires en fonction des styles qu’il préfère. C’est pour cela qu’il a choisi Edgar Berlanga et Jaime Munguia. Il n’aime pas affronter des boxeurs qui bougent beaucoup. Son corps n’est probablement plus ce qu’il était. Quand Jermell Charlo combattait en reculant, Canelo n’a pas aimé. Il veut un adversaire qui vient pour se battre. C’est aussi simple que cela.
BS : Comment décririez-vous votre relation avec Alvarez, qui va affronter Berlanga, un boxeur de Matchroom, dans un gala mené par PBC ?
Hearn : Ma relation avec Canelo est honnête. Je le considère comme un ami. C’est un des plus grands combattants de notre génération. Nous faisons du bon business ensemble et c’est pour cela que nous pouvons toujours travailler ensemble. Je ne suis pas offensé quand une meilleure opportunité se présente pour lui. Il me dit, ‘Eddie, je suis désolé. Je dois prendre cela.’ Tout étant égal, il nous choisirait toujours. Mais lorsqu’une meilleure opportunité se présente, il n’hésite pas. Ce n’est pas une question de loyauté, mais d’honnêteté et de choix de ce qui est le mieux pour lui.
BS : Pourquoi le combat entre Canelo Alvarez et David Benavidez ne se réalise-t-il pas ?
Hearn : Parfois, dans la boxe, il ne s’agit pas d’ego, mais de respect. Quand vous vous sentez irrespecté, vous ne voulez pas donner l’opportunité ou vous voulez être payé pour cette opportunité. Canelo voit le potentiel financier de ce combat et veut s’assurer qu’il soit payé en conséquence. Benavidez est maintenant chez les 79,3 kg (175 lb). Canelo sait que c’est un combat difficile. Que ce soit 150 millions de dollars ou une somme proche, il acceptera ce combat s’il est bien payé.
BS : Benavidez est maintenant dans la catégorie des 79,3 kg et pourrait affronter le vainqueur de Bivol-Beterbiev. Êtes-vous confiant de pouvoir organiser un Bivol-Benavidez si Bivol gagne ?
Hearn : Je sais que Son Excellence Turki Alalshakh veut que le vainqueur de Bivol-Beterbiev affronte Jai Opetaia en cruiserweight. Il a plein d’idées. Je ne pense pas que Benavidez battra Dmitry Bivol, mais c’est un bon combattant. Voyons si notre homme peut réussir contre Beterbiev le 12 octobre. Il y a de grands combats à venir.
BS : Êtes-vous confiant qu’Anthony Joshua et Tyson Fury se battront au premier semestre de 2025, indépendamment des résultats de leurs combats à venir ?
Hearn : Si Joshua bat Daniel Dubois le 21 septembre, et si Fury bat Oleksandr Usyk lors de leur revanche le 21 décembre, alors ce combat sera le prochain. Sinon, cela peut toujours se faire, mais actuellement, nous devons nous concentrer sur un grand moment pour la division des poids lourds grâce à Riyadh Season.
BS : Maintenant que le combat entre Gervonta Davis et Vasiliy Lomachenko est annulé, avez-vous l’intention de collaborer activement avec Shakur Stevenson pour obtenir le combat contre “Tank” Davis ?
Hearn : Nous espérons que le combat Canelo-Berlanga ouvrira la voie à de nombreux autres combats entre Matchroom et PBC. Je pense que nous sommes le bon choix pour Shakur, mais uniquement si nous pouvons lui livrer les bons combats. Nous discutons actuellement, tout comme il discute avec d’autres. Il n’a pas nécessairement besoin de nous pour le combat contre Tank, mais avoir quelqu’un comme moi dans son équipe est bénéfique.
BS : Comment décririez-vous votre relation de travail avec Devin Haney à l’avenir ?
Hearn : Nous n’avons pas misé sur le combat Haney-Sandor Martin car nous n’avions pas d’obligation. La valeur d’un promoteur à long terme est la sécurité. Il veut être un agent libre, ce qui peut fonctionner ou non. Je ne me ferme pas à travailler avec lui à l’avenir. Nous avons Liam Paro comme adversaire possible. Devin, lui, ne devrait peut-être pas combattre jusqu’à l’année prochaine. C’est un grand combattant et un bon jeune homme, et j’espère travailler à nouveau avec lui.
BS : Comment envisagez-vous la carrière de Jaron Ennis et ses aspirations à devenir champion incontesté, compte tenu que les autres champions welterweight sont liés à PBC et Top Rank ?
Hearn : Nous avons eu des conversations avec PBC sur Mario Barrios et Eimantas Stanionis. Nous espérons que les autres champions voudront unifier la division. Le problème est que tout le monde sait à quel point Ennis est bon. Tout le monde voudra une grosse somme d’argent pour l’affronter. La bonne nouvelle est qu’il génère de gros succès et des chiffres importants sur DAZN.
BS : Y a-t-il une demande pour un combat entre Jesse Rodriguez et Naoye Inoue chez les super-coqs (55,3 kg) ?
Hearn : Bam est l’un des combattants les plus plaisants avec lesquels nous avons travaillé. Sa progression a été incroyable. Il devient de mieux en mieux. La montée en super-coqs est importante, mais il y arrivera. C’est juste une question de timing. Inoue devrait se concentrer sur le combat contre Murodjon Akhmadaliev pour l’instant.
BS : Combien de cartes Riyadh Season pouvons-nous attendre aux États-Unis chaque année à partir de maintenant ?
Hearn : Vous allez être stupéfaits par ce que vous verrez cette semaine. Chaque spectacle de la Riyadh Season est incroyable. Ce sera le premier goût de cette série aux États-Unis et je pense que vous allez adorer. C’est le premier de beaucoup à venir, Son Excellence a un désir et une appétit pour la boxe.
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