L’impact des conditions climatiques sur la boxe : entre imprévus et exploits
Un dimanche matin à Vermont, alors que les chasse-neige s’activent pour dégager les routes sous un épais manteau de neige, Washington, D.C. se prépare à accueillir une tempête inattendue. Plus loin, au Royaume-Uni, le nord de l’Angleterre est enseveli sous un blanc manteau qui menace le choc tant attendu entre Liverpool et Manchester United. Paradoxalement, la boxe, un sport essentiellement en salle, est rarement perturbée par de telles conditions. Cependant, l’histoire nous enseigne que les caprices de la météo peuvent parfois s’inviter dans l’arène, avec des effets surprenants sur les performances des boxeurs et la dynamique des combats.
Prenons l’exemple de Lennox Lewis, qui, lors d’une froide soirée à Cardiff en 1993, a dû composer avec des conditions rudes, à l’instar de son adversaire Frank Bruno, bien plus redoutable que prévu. Après avoir résisté, Lewis a finalement trouvé un crochet gauche décisif pour sceller le destin de Bruno. En Californie, en mars 2018, lors d’un combat brutal entre Oscar Valdez et Scott Quigg, Bob Arum a bravé la pluie battante en portant un poncho, tandis que de nombreux fans et journalistes cherchaient refuge.
Des affrontements mémorables sont également survenus dans des conditions peu clémentes. Le combat entre Wladimir Klitschko et David Haye à Hambourg, Mike Tyson face à Lou Savarese à Glasgow, ainsi que l’arrêt de Derek Chisora par Haye à Londres, ont tous eu lieu sous des averses incessantes qui ont rendu l’expérience désagréable pour les spectateurs. À Buenos Aires, en avril 2013, Sergio Martinez et Martin Murray ont été protégés partiellement de la pluie par un auvent au-dessus du ring, mais celle-ci a tout de même perturbé les productions télévisées.
Un incident mémorable s’est produit 30 minutes avant le début du combat Anthony Joshua-Andy Ruiz II à Diriyah, en Arabie Saoudite, où des craintes réelles planaient sur l’annulation de l’événement en raison de violentes tempêtes de vent et de pluie. Au moment où Joshua enjambait le ring avec des sacs en plastique sur ses bottes, la météo a fini par se calmer, permettant au spectacle de se dérouler.
Voici quelques exemples historiques où les conditions ont joué un rôle déterminant :
Joey Maxim TKO 13 Sugar Ray Robinson, 25 juin 1952
Cet affrontement au Yankee Stadium est sans doute l’un des plus célèbres impacts du climat dans l’histoire de la boxe. Robinson, alors champion du monde des poids moyens, démarra bien, mais la chaleur écrasante de 39 °C finit par lui imposer un lourd tribut. Le juge Rudy Goldstein tomba d’épuisement, et Robinson prit la décision de se retirer, victime d’un coup de chaleur après le 13e round.
Jimmy Carruthers W12 Chamroen Songkitrat, 2 mai 1954
En Thaïlande, Carruthers a défendu son titre bantamweight sous une violente tempête. La pluie a même provoqué l’explosion de lampes électriques, répandant des éclats de verre sur le ring pendant le combat, un véritable danger pour les boxeurs.
Muhammad Ali TKO 8 George Foreman, 30 octobre 1974
Lors du mythique "Rumble in the Jungle", la chaleur et l’humidité accablantes de Kinshasa ont joué en faveur d’Ali. L’accumulation de sueur sur les bras d’Ali a atténué l’impact des puissants coups de Foreman, qui, après être tombé, a vu la pluie s’abattre à nouveau sur la ville juste après la victoire d’Ali.
Alberto Davila TKO 11 Enrique Sanchez, 25 mai 1984
Dans une rencontre à Miami Beach, les gouttes de pluie ont rendu la surface du ring glissante. Davila a connu une renaissance miraculeuse sous la pluie, terminant le combat en l’emportant par KO au 11e round, qualifiant l’averse de « eau bénite ».
Steve Cruz W15 Barry McGuigan, 23 juin 1986
McGuigan, bien favori pour conserver son titre, s’est vu démuni par la chaleur étouffante de Las Vegas. Après avoir débuté fort, il a finalement été épuisé par Cruz, qui l’a fait tomber deux fois lors du dernier round, marquant ainsi une victoire mémorable.
Mikkel Kessler W12 Carl Froch, 24 avril 2010
La défaite de Froch contre Kessler a été marquée par l’éruption du volcan Eyjafjallajokull. L’absence de vols a failli compromettre la rencontre, ce à quoi Froch a réagi avec véhémence, refusant de voyager par voie terrestre. Finalement, un vol privé a permis à Fro