À première vue, Janibek Alimkhanuly peut être considéré comme le meilleur middleweight au monde.
J’insiste sur le terme “à première vue”, car cela fait un moment qu’il n’a pas effectué un combat qui justifierait ce titre de champion, en grande partie en raison d’une année écoulée depuis son dernier affrontement, et d’une incapacité à respecter les limites de poids plus tôt dans l’année 2024.
C’est en juillet dernier qu’il a dû se retirer d’un combat contre Andrei Mikhailovich, pour les titres IBF et WBO des poids moyens (72,57 kg) à Las Vegas. Selon son manager, Egis Klimas : “Bien que les examens n’aient révélé aucun dommage rénal, il était gravement déshydraté et n’était pas en état de combattre.”
Alimkhanuly-Mikhailovich devrait finalement se dérouler ce vendredi en Australie, à Sydney. Il fut un temps où Alimkhanuly brillait sur le ring, mais ses récentes difficultés à respecter le poids posent question et me laissent penser qu’il pourrait bientôt envisager de passer à la catégorie supérieure des super-moyens (76,2 kg). Il est originaire du Kazakhstan, et les boxeurs d’Europe de l’Est sont souvent réputés pour leur discipline rigoureuse.
J’ai eu l’occasion de commenter plusieurs de ses premiers combats sur les cartes de Top Rank. Son approche méthodique consistait à désarmer ses adversaires – même ceux de bonne qualité – avec une remarquable intelligence de boxe. Il parvenait à démonter ses adversaires tactiquement, et plusieurs KO marquants ont renforcé sa réputation. Alimkhanuly est également un gaucher, doté d’une portée impressionnante de 181,5 cm, ce qui le rend difficile à appréhender dans le ring.
Aujourd’hui encore, je le considérerais comme le favori face à n’importe quel middleweight actif, mais ma confiance à son égard a légèrement diminué. Et si un passage à 76,2 kg se produit, je me demande s’il aura les attributs physiques nécessaires pour s’y imposer. Comparé aux élites de cette catégorie de poids, telles que Saul “Canelo” Alvarez, Jaime Munguia, Christian Mbilli et Edgar Berlanga, il devra développer une puissance suffisante pour rivaliser.
Le marché australien devient de plus en plus attractif pour les promoteurs de haut niveau, qui cherchent à y organiser des combats ou à signer des boxeurs célébres, nourrissant ainsi une base de fans non exploitée. Bien que Mikhailovich vienne de Nouvelle-Zélande, ce combat de vendredi, annoncé tardivement, ne semble pas suffisamment percutant pour faire d’Alimkhanuly une star du crossover, ce qui soulève des questions sur ses implications commerciales.
La division des poids moyens, jadis vénérée, se montre anormalement dépeuplée en 2024, ce qui contribue à maintenir Alimkhanuly en tête des classements. Les combats de réunification se compliquent lorsque plusieurs superstars occupent un même poids, or, en 2024, Hamzah Sheeraz semble être celui à suivre pour redynamiser la compétition.
Je respecte Carlos Adames pour sa puissance et sa physique, mais Sheeraz est, lui, celui qui a retenu mon attention. Ce dernier a les atouts physiques sur sa taille, sa force et sa puissance – des qualités qu’il a mises en avant lorsqu’il a mis hors de combat Tyler Denny. Lors de son dernier combat en juin contre Austin “Ammo” Williams, il a également affiché un excellent niveau, et Williams est un autre boxeur impressionnant.
Je serais curieux de voir Sheeraz s’opposer à ses rivaux de division. Son talent est évident et à ce stade, la seule barrière potentielle pourrait être le manque d’expérience au plus haut niveau, bien que même cela ne soit probablement pas suffisant pour le freiner. Si Sheeraz démontre qu’il a la trempe d’un champion, le jour viendra où il pourra battre tous ses rivaux.
Chris Eubank Jr., compatriote britannique, a une certaine notoriété au Royaume-Uni, mais reste peu connu aux États-Unis. Sa priorité semble davantage se tourner vers un combat avec Conor Benn, ou Canelo à 76,2 kg, plutôt que de se mesurer à ses pairs dans la catégorie des poids moyens.
Il sait vendre ses combats et possède indéniablement du talent. Le 12 octobre, il affrontera Kamil Szeremeta, que j’ai vu face à Gennady Golovkin, et je m’attends à ce qu’il remporte ce combat aisément, tant il est dynamique et habile face à un adversaire limité.
Je m’inquiète de voir Alimkhanuly combattre en Australie, notamment à cause de ses précédents soucis de poids. Ce voyage pourrait ajouter de nombreux facteurs perturbateurs. L’histoire a déjà vu des décisions discutables en Australie – comme celle où Manny Pacquiao a perdu contre Jeff Horn, malgré une supériorité évidente.
Toutefois, si Alimkhanuly parvient à faire le poids sans problème, il a encore la capacité de rappeler au monde entier pourquoi il était autrefois si respecté. S’il donne le meilleur de lui-même, il devrait pouvoir dominer l’invaincu Mikhailovich. Le combat de vendredi sera déterminant pour savoir dans quelle catégorie il se destine, mais il est clair que la division des poids moyens est celle où il doit évoluer pour atteindre son plein potentiel.