Une Guerrière sur le Chemin du Ring : Portrait de Stephanie Simon
Dans le monde des sports de combat, où la ténacité et la force mentale sont essentielles, Stephanie Simon, capitaine des Marine Corps âgée de 29 ans, se distingue par son parcours impressionnant. Femme dans un domaine largement masculin, elle a commencé sa carrière en tant que lutteuse au collège avant de marcher sur les traces des Marines. Aujourd’hui, elle rêve de briller dans la boxe professionnelle.
Après avoir remporté les épreuves olympiques en 2023, Simon a vu ses espoirs de représenter Team USA s’évanouir en raison de complications liées à la qualification. Quoi qu’il en soit, elle s’apprête à faire ses débuts professionnels le 27 septembre à Fayetteville, en Géorgie, sur la carte de la lutte tant attendue entre Alycia Baumgardner et Delfine Persoon.
Une victoire aux épreuves olympiques est souvent synonyme de gloire, mais pour Simon, cela a été un moment d’introspection. "Gagner les épreuves olympiques a toujours été un de mes objectifs," déclare-t-elle. "Mais lorsque j’ai réussi, j’ai réalisé que cela ne signifiait en fait rien."
Malgré sa victoire, Simon n’a pas été automatiquement sélectionnée pour l’équipe olympique. Elle a été conviée à un camp d’entraînement de haut niveau organisé par USA Boxing, où elle a dû se mesurer à Morelle McCane, la meilleure de sa catégorie. "C’est en gros une évaluation interne," explique-t-elle. "Nos performances entrent dans un système de notation qui inclut tous les autres entraînements que nous faisons, comme la musculation et la condition physique. Après cette évaluation, ils décideront qui ira au prochain tournoi de qualification."
La compétition était rude, et Simon se rappelait bien des difficultés qu’elle avait rencontrées lors de camps de sélection deux ans auparavant. "J’étais déjà en mode défaitiste et je pensais que les épreuves olympiques n’étaient qu’un tournoi aboutissant à rien," confesse-t-elle. "Je savais que la probabilité qu’une personne entre dans l’équipe à la place d’une autre déjà en place était très mince."
Son intuition s’est confirmée lorsqu’elle a appris que McCane s’était qualifiée pour les Jeux Olympiques de 2024 en remportant une médaille d’argent aux Jeux Panaméricains. Comme elle l’admet avec émotion : "Je voulais être la capitaine de l’équipe USA Boxing aux Jeux Olympiques. C’est ce qui fait le plus mal."
À la croisée des chemins de sa carrière amateur, Simon, désormais installée en Floride, a tourné son regard vers l’avenir. Avec une solide formation en lutte et des intérêts pour le MMA, elle a finalement opté pour la boxe professionnelle, une décision réfléchie, empreinte d’une volonté de prouver sa valeur. Son expérience au sein de l’Académie navale et dans les Marines, où sa présence était souvent accueillie avec scepticisme, a forgé son caractère et sa détermination. "En tant que femme dans une sphère masculine, j’ai dû prendre des décisions difficiles et solitaires," dit-elle. "Maintenant, je vais appliquer cela dans la boxe."
Avant 2016, les Marines avaient des règles strictes limitant ce que les femmes pouvaient faire, et Simon a pris le commandement à 23 ans, à une époque où encore trop de ses pairs refusaient d’accepter une femme dans une telle position. "À 23 ans, diriger 50 hommes qui n’avaient jamais vu de femme à cette place était traumatisant car je n’étais pas bien reçue," se rappelle-t-elle.
Après les épreuves olympiques, un road trip de Floride à Californie a marqué le début d’un nouveau chapitre décisif dans sa carrière. De l’entraînement dans des salles modestes à la rencontre de son héros olympique Henry Cejudo à Phoenix, Simon a trouvé un nouveau chez-soi à Santa Monica. "J’ai rencontré Milton Lacroix par un ami commun, et il m’a emmené dans une maison d’une de ses boxeuses, avec un ring de boxe dans le jardin," raconte-t-elle.
Aujourd’hui, elle loue une chambre à Santa Monica et s’entraîne au Churchill Boxing Gym, déterminée à donner le meilleur d’elle-même pour ses derniers combats. Se remémorant ses débuts en lutte, Simon se rappelle des moqueries de ses coéquipiers de l’époque. Ce sentiment d’être une outsider a été un moteur dans sa vie. "J’ai cette mentalité de combattante, en plus d’être une femme dans un milieu masculin. J’ai vécu cela toute ma vie," conclut-elle avec assurance.
Stephanie Simon est prête à entrer sur le ring, transformant ses défis en force pour devenir une véritable force dans le monde de la boxe professionnelle.