UNE ÉVASION STRATÉGIQUE: CANELO, ENTRE CHOIX ET ÉVITEMENTS

Certains considèrent que Canelo Alvarez, en prenant la décision de défier le vainqueur du combat entre Dmitry Bivol et Artur Beterbiev, cherche à échapper à l’affrontement tant attendu contre David Benavidez, souvent qualifié de combat d’action authentique.

Un affrontement le 12 octobre prochain déterminera le champion incontesté des poids mi-lourds. Tandis que Bivol et Beterbiev ont su s’imposer dans cette catégorie, Benavidez a fait son arrivée en juin dernier avec une victoire par décision contre Oleksandr Gvozdyk, devenant alors le challenger numéro un laissé sans adversaire après que Canelo ait défendu les ceintures super-moyennes.

Malgré tout, l’idée d’un combat entre Canelo et Benavidez à 76,2 kg (ou 168 lb) m’attire toujours, même si “Le Monstre” parvient encore à faire le poids. Si Canelo choisit d’éviter Benavidez une fois de plus, cela ne poserait pas de problème tant qu’il se dirige vers le vainqueur de Bivol-Beterbiev. N’oublions pas que Bivol a déjà triomphé face à Canelo, ce qui en dit long sur la difficulté d’un nouvel affrontement.

CANELO FACE À UN MANQUE D’OPPONENTS VIABLES

Dans un avenir proche, Canelo pourrait manquer d’adversaires crédibles. Si ce phénomène se poursuit sur deux ou trois combats supplémentaires, le public pourrait se lasser de ces affrontements peu engageants et refuser de mettre la main au portefeuille. Que fera-t-il alors? Prendra-t-il plus de risques à un âge avancé?

Des boxeurs comme Caleb Plant, Munguia, Berlanga, et d’autres continuent d’amasser des victoires, mais aucun d’entre eux ne parvient à égaler le niveau de Benavidez, qui, pour sa part, a également franchi le seuil des 79 kg (175 lb).

Canelo s’est affirmé comme le champion incontesté des super-moyens en battant Callum Smith, Billy Joe Saunders, et Plant, mais il n’a jamais complètement nettoyé sa catégorie, préférant esquiver des rivaux redoutables comme Benavidez et Morrell, qui sont désormais dans la catégorie des mi-lourds.

Les options restantes ne semblent guère excitantes, même s’il pourrait envisager un combat avec Terence Crawford ou revenir chez les mi-lourds. Mais, à l’exception des trois boxeurs surnommés “les Killer B”, à savoir Beterbiev, Bivol, et Benavidez, je ne suis pas sûr que les fans soient vraiment captivés par la direction que prend sa carrière.

En parallèle, Canelo continue de remplir les salles lors de ses combats, comme le dernier affrontement face à Berlanga, attirant une grande foule à l’Aréna T-Mobile. Tant que les promoteurs et les diffuseurs voient leurs bénéfices augmenter, ils n’auront aucune raison de mettre la pression sur leur poule aux œufs d’or pour réaliser des combats moins lucratifs.

Nous assistons à une période où Canelo semble plus préoccupé par la rentabilité de ses combats que par l’ascension des défis sportifs, tout en se proclamant comme l’un des meilleurs boxeurs de sa génération. Mon ami, Abraham Gonzalez, évoque l’idée d’un combat entre Canelo et Chris Eubank Jr. qui pourrait attirer une foule massive à Wembley, une perspective qui ne m’enchante guère.

LA SURPRENANTE STRATÉGIE D’EDGAR BERLANGA

La question reste de savoir pourquoi Berlanga n’a pas été plus offensif face à Canelo. Avec un avantage considérable en taille, jeunesse et force, on pourrait s’attendre à le voir imposer son rythme. Malheureusement, après un knockdown, sa confiance en lui a diminué, le poussant à adopter une stratégie défensive précautionneuse qui n’a pas porté ses fruits.

Bien qu’il ait cherché à s’adapter au cours du combat, notamment avec des tête-à-tête et des coups tardifs, il n’a pas pu faire pencher la balance en sa faveur. Au lieu de cela, Canelo a su répondre avec la même intensité, annihilant les plans de Berlanga.

Sa capacité à s’accrocher malgré les doutes de ses détracteurs mérite d’être soulignée, et sa performance tout en étant mis à l’épreuve pourrait offrir une nouvelle dynamique aux confrontations à venir, notamment celui contre Caleb Plant.

L’HÉRITAGE DE TURKI ALALSHIKH ET LES CRITIQUES CAPRICIEUSES

Concernant Turki Alalshikh, ses contributions à la boxe sont souvent obscurcies par des jugements sur les intentions morales de l’Arabie saoudite, tandis que d’autres acteurs du sport échappent à cette scrutiny. En effet, lorsqu’on parle de Bob Arum, les implications politiques aux États-Unis ne sont jamais évoquées. Pourtant, il est important de reconnaître que Turki a organisé des événements majeurs, surpassant la simple promotion en repoussant les limites de la boxe moderne.

Sa promotion de l’événement Riyadh Season est significative, mais il est essentiel de distinguer entre un promoteur d’État et un promoteur privé comme Top Rank. Alors même que nous profitons des grands combats, il est impératif de rester conscient des motivations qui sous-tendent ces événements et des enjeux plus vastes en jeu.

En fin de compte, l’univers de la boxe continue d’évoluer, et avec cela, un besoin constant d’adaptation face aux défis et aux opportunités qui se présentent aux boxeurs et à leurs promoteurs.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici