Dmitry Bivol : La quête du sommet dans le monde de la boxe

Depuis qu’il a enfilé pour la première fois des gants de boxe à six ans, Dmitry Bivol nourrit un rêve prestigieux : devenir le meilleur boxeur de la planète. À mesure qu’il gravissait les échelons du métier, il observa avec admiration l’intelligence et la légèreté de son idole, Roy Jones Jr., qui a magistralement régné sur la catégorie des poids mi-lourds, un domaine où Bivol est aujourd’hui couronné.

« J’aimais voir à quel point il était léger dans le ring, combien il se réjouissait d’y être. Cela ressemblait à un jeu pour lui, il n’était pas là juste pour survivre ; il allait au combat avec un plaisir évident », confie Bivol, s’inspirant de l’esprit joieux qui a propulsé Jones au sommet. Pour lui, le succès réside dans la préparation. « Je m’efforce de profiter du processus également », ajoute-t-il.

Cette philosophie explique l’art avec lequel il a neutralisé Canelo Alvarez, ancien champion quadriplé, il y a deux ans, en ne cédant jamais face aux coups puissants de son adversaire tout en imposant son rythme avec une série de droites dévastatrices. Ce combat lui a valu une victoire sans appel par décision unanime.

Le prochain défi de Bivol se profile à l’horizon : un affrontement en Arabie Saoudite pour le titre incontesté des poids mi-lourds face à Artur Beterbiev, champion invaincu trois ceintures sur les bras (20-0, 20 KO). La préparation pour atteindre le rêve de son enfance a été particulièrement exigeante, avec près d’un mois d’entraînement dans les montagnes du Kirghizistan, suivi d’un camp rigoureux de 45 jours en Turquie.

Beterbiev : un nom qui évoque la brutalité et l’intimidation. Loin de se laisser abattre par cette dure réalité, Bivol (23-0, 12 KO) a pris cette phase d’entraînement comme un défi personnel, espérant reproduire le style élégant de son modèle. « Pour être honnête, toutes mes compétences doivent atteindre leur sommet. Pas seulement la vitesse, mais aussi le mouvement, mon jab, ma main droite, ma force… Il faut être conscient du danger, tout doit être à son plus haut niveau », insiste-t-il.

Le boxeur arrive à ce combat dans une forme optimale, ayant dû se défaire de Beterbiev, blessé au ménisque, en affrontant Malik Zinad, qu’il a fini par un TKO au sixième round. Beterbiev assure être rétabli et non affecté par ses 39 ans. En effet, il a récemment montré sa puissance en détruisant Callum Smith, ancien champion des super-moyens, au Québec avec une victoire par TKO au septième round.

Conscient de la capacité destructrice de son adversaire, Bivol sait bien qu’il doit être préparé à encaisser. Toutefois, avec une pointe d’humour, il admet : « Pour être honnête, je ne sais pas comment je vais gérer ses assauts. Nous le découvrirons sur le ring. J’ai fait tout ce qui était possible pendant l’entraînement, mais le véritable combat révèlera la vérité. »

Et s’il devait faire face à la redoutée puissance de Beterbiev, Bivol n’est pas encline à vouloir y goûter. « Croyez-moi, recevoir des coups n’est pas agréable… Je préfère éviter de me faire frapper juste pour savoir si je peux gérer cela », dit-il. Il ajoute, avec sagesse : « Même un petit coup peut être dangereux ; les coups puissants ne vous anéantissent pas toujours. »

Sa réflexion soulève une vérité : en boxe, comme dans les aléas de la vie, le coup le plus redoutable est souvent celui que l’on n’attend pas. Bien que son pourcentage de KO soit inférieur à celui de Beterbiev, Bivol se concentre sur une préparation complète pour un combat de 12 rounds. « Je ne suis pas un frappeur incroyable comme lui, mais je peux tout de même placer de bons coups », témoigne-t-il.

S’il parvient à sortir victorieux, Bivol serait couronné champion incontesté, réécrivant son héritage dans l’histoire de la boxe. Les opportunités se multiplieraient : une revanche avec Canelo, une confrontation avec le vainqueur du duel entre David Benavidez et David Morrell, ou encore un passage chez les poids cruiser.

« Si tout se passe selon le plan et que nous réussissons, nous aurons alors la chance d’un autre gros combat », annonce Vadim Kornilov, le manager de Bivol. Pour lui, Dmitry n’est pas qu’un boxeur cherchant des titres, mais un combattant en quête de défis.

Quant à Alvarez, l’absence d’un retour immédiat à la compétition après sa défaite contre Bivol interroge. Kornilov note que l’ancien champion n’a pas cherché à se racheter, évitant une revanche, ce qui pourrait indiquer qu’il ne privilégie pas ce combat dans l’immédiat.

Cependant, Bivol reste résolument tourné vers le présent. « Je n’envisage pas d’autres combats que celui contre Beterbiev. Tout ce qui m’importe, c’est ce combat, » déclare-t-il avec détermination.

En définitive, l’enjeu est bien plus qu’un titre. Bivol aspire à la reconnaissance et au respect au sein du monde de la boxe. « Je veux être reconnu comme le meilleur. J’ai travaillé dur depuis que j’ai six ans, battu d’excellents boxeurs, et j’ai des compétences. Je ne gagnerai pas juste parce que je suis Dmitry ; je dois travailler dur. C’est ce qui m’anime », conclut-il avec une profonde conviction.

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