Canelo vs. Berlanga : Un combat aux enjeux majeurs à Las Vegas

Le 14 septembre, Saul "Canelo" Alvarez a triomphé de manière explosive contre Edgar Berlanga, s’imposant par décision unanime au T-Mobile Arena de Las Vegas. Ce combat n’a pas seulement été ce que l’on attendait d’Alvarez face à un adversaire désarmé, mais il a également révélé des enjeux sous-jacents qui influencent le monde de la boxe aujourd’hui.

Un parcours impressionnant

Canelo, icône de la boxe depuis plus d’une décennie, a construit son histoire à coups de succès et de records : avec un palmarès de 62 victoires, 2 défaites et 2 nuls (dont 39 par KO) en près de 19 ans, sa carrière a été marquée par des combats contre des adversaires de renom, tels que Gennady Golovkin et Sergey Kovalev. Ces dernières années, même s’il a parfois affronté des boxeurs moins redoutables pour conserver ses ceintures à 76,2 kg, il a su s’imposer à chaque fois avec talent. De ces onze combats précités, il en sort avec neuf victoires, une défaite et un nul.

Un combat déséquilibré ?

Le duel Canelo-Berlanga n’était guère un combat que le grand public souhaitait voir sauf pour ceux ayant un intérêt financier pour le boxeur de Brooklyn. Berlanga, qui avait commencé sa carrière avec 16 KO au premier round avant de montrer des limites face à des adversaires de plus en plus aguerris, semblait surclassé. Malgré une victoire récente par KO contre Padraig McCrory, rien dans son parcours ne laissait présager une compétition contre Canelo.

Berlanga, cependant, a utilisé la bravade pour préparer le terrain de leur affrontement, avançant que son "statut de superstar" était la raison de sa sélection puis déclarant : "Je suis une étoile. J’ai tout. Je peux me battre. Je suis attrayant". Étrangement, même si ses racines sont portoricaines, il a grandi à Brooklyn, ce qui souligne une certaine déconnexion entre son image et sa réalité.

Les tensions hors du ring

Au-delà du combat, un autre affrontement se profile : celui des intérêts financiers et de la domination dans le monde de la boxe. Alors que Canelo était garanti de toucher 35 millions de dollars pour cette rencontre, Edgar Berlanga n’était pas en reste avec un salaire à sept chiffres. Si le PPV déçoit, ce serait une catastrophe financière pour PBC, la société d’Al Haymon, qui ne souhaite pas perdre des millions sur un événement.

Les débats se sont intensifiés autour des intentions de Turki Alalshikh, président de l’Autorité générale du divertissement d’Arabie Saoudite, qui se fait de plus en plus omniprésent dans le milieu de la boxe. Avec des sommes colossales versées pour divers événements sportifs, sa quête de contrôle sur le boxe devient un sujet de préoccupation. Les relations entre Canelo et Alalshikh se sont tendues, notamment après qu’Alalshikh ait proposé un combat contre Terence Crawford, lequel Canelo n’a pas accepté, entraînant des répliques acérées de la part du Saoudien.

La soirée de combats

Cette soirée à Las Vegas a également vu des combats sous-cotés. Caleb Plant a d’abord dû se battre ferme face à Trevor McCumby, qui lui a infligé un knockdown au quatrième round. D’un autre côté, le "co-main event" entre Erislandy Lara et Danny Garcia a été un désastre absolu, Garcia faisant preuve d’une technique désinvolte et se faisant rapidement dominer.

Conclusion

En dépit des rumeurs sur un possible déclin de Canelo, son combat contre Berlanga a prouvé la profondeur de son talent. Alvarez a su maintenir la pression, infligeant des coups lourds tout en ne laissant aucun répit à son adversaire. Les scores de 118-109, 118-109, 117-111 en faveur de Canelo, bien que généreux, soulignent la différence de niveau entre les deux boxeurs.

Ce qui se dessine derrière cet affrontement ne concerne pas seulement le ring, mais aussi l’influence croissante des financiers, notamment des Saoudiens, dans le monde de la boxe. Le modèle économique qu’ils imposent et leurs tentatives de nettoyage d’image à travers le sport soulèvent des questions éthiques qui ne peuvent être ignorées.

En somme, même si Canelo et Alalshikh pourraient de nouveau croiser le fer dans le futur, Alvarez a prouvé qu’il a acquis le droit de choisir ses combats en fonction de ses propres termes, tout en laissant son héritage se dessiner sans compromis. Dans un monde où la performance se mêle aux enjeux financiers, l’avenir reste aussi incertain qu’excitant.

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