Dans les arcanes du monde de la boxe, un retournement de situation inattendu suscite les conversations jusqu’aux sommets des fédérations internationales. Bob Arum, figure emblématique de la promotion dans le noble art, exprime des remords marqués concernant sa collaboration avec Daniel Kinahan, un personnage qui, au-delà de la passion pour les combats, soulève des tempêtes juridiques et morales des deux côtés de l’Atlantique.
Le nom de Kinahan, loin d’être inconnu dans les cercles de la boxe internationale grâce à ses liens avec des combattants de renom tels que Tyson Fury, Carl Frampton et Josh Taylor, est toutefois marqué d’une aura bien plus sombre. Daniel Kinahan, natif irlandais, se trouve actuellement sur la liste des personnes recherchées par les autorités irlandaises et américaines pour son implication présumée dans des activités criminelles. Désigné à la tête du Kinahan Organized Crime Gang avec son père Christy et son frère Christopher en 2022, ce trio familial fait l’objet d’une vigilance accrue des services de lutte contre le crime organisé.
Dans un entretien accordé au « Irish Mirror », Arum se confie sur sa relation passée avec Kinahan. L’homme d’affaires américain, âgé de 92 ans, avoue avoir été séduit par le charisme de Kinahan, qui lui avait affirmé vouloir « se réformer », poursuivre une carrière respectable dans le business de la boxe et devenir un modèle pour ses enfants. « Il m’a dit qu’il se lançait dans la boxe parce qu’il avait fait des erreurs dans le passé et qu’il voulait se racheter », rapporte Arum, manifestement convaincu à l’époque par les paroles de Kinahan.
Pour autant, Arum nie fermement toute discussion autour de la vente de sa compagnie promotionnelle Top Rank à Kinahan, écartant d’un revers de main les rumeurs circulant à ce sujet. « Cela n’a jamais, au grand jamais, été une option », insiste le promoteur, marquant une limite claire quant à ses intentions commerciales.
Le réveil fut brutal pour Arum lorsqu’en 2022, les autorités américaines décidèrent d’imposer des sanctions à l’encontre du prétendu chef de cartel. « J’ai été choqué par ces révélations », confesse Arum, qui croyait jusqu’alors aux paroles de Kinahan et à son désir de rédemption. L’homme, qui ne se considère pas comme naïf de par son passé juridique et son expérience au sein du département de Justice, admet avoir été dupé, « Si les sanctions ont été mises, c’est qu’il y avait une raison. En ce sens, oui, j’éprouve des regrets. »
Pendant ce temps, le gouvernement irlandais continue d’œuvrer pour l’extradition de Kinahan et de ses associés depuis les Émirats Arabes Unis afin qu’ils puissent répondre de leurs actes devant la justice irlandaise. Le cas de Daniel Kinahan soulève des questions fondamentales sur les liens entre le monde du sport, particulièrement la boxe, et les figures douteuses du crime organisé. Une affaire qui, sans nul doute, continuera d’alimenter les débats au sein de la communauté internationale du combat sportif.