L’affrontement entre Vergil Ortiz et Serhii Bohachuk, qui s’est tenu le 10 août dernier, devait être un véritable test pour le boxeur texan, connu pour ses 21 victoires par KO. Même si Ortiz avait préparé son combat avec soin, rien ne peut réellement préparer un cogneur à l’épreuve que représente un adversaire capable d’encaisser ses frappes sans vaciller. C’est souvent à ce moment-là que la question de l’autodoute intervient : comment triompher lorsque l’on réalise que ses meilleurs coups ne laissent pas d’impact sur l’adversaire ?

Bohachuk, avec son bilan de 24 victoires pour une défaite et une réputation de puissant frappeur – 23 de ses victoires venant par KO – était bien sûr un adversaire redoutable. Pourtant, malgré les doutes que cela aurait pu engendrer, Ortiz a su garder son calme pour remporter la victoire par décision majoritaire (113-113, 114-112, 114-112). Ce succès témoigne non seulement de son esprit combatif, mais également de sa sérénité et de la diversité de ses frappes, des qualités essentielles pour déjouer les plans d’un Bohachuk qui est resté déterminé tout au long des douze rounds.

Dès le premier round, Bohachuk a pris le contrôle du centre du ring, s’illustrant avec des coups de poing longs et en particulier un direct du droit qui a visiblement surpris Ortiz, faisant toucher le sol à ce dernier. À ce moment-là, l’Ukrainien semblait avoir le bon timing et une maîtrise des distances qui lui donnaient l’avantage.

Cependant, Ortiz a rapidement réagi, revenant avec une fougue qui le définit tant. Au lieu de se laisser abattre, il a commencé à placer des combinaisons, tentant de renverser la situation. Parmi les nombreux échanges frappants, un uppercut du droit bien placé au troisième round et un long direct au cinquième ont captivé l’attention des spectateurs, montrant ainsi la combativité d’un Ortiz résolu.

Malgré cela, Bohachuk a continué de travailler avec méthode, apparaissant plus frais à la seconde moitié du combat. Son jab, plus efficace que celui d’Ortiz, et son direct, plus rectiligne, lui ont permis de toucher régulièrement son rival. Au huitième round, il a même réussi à piéger Ortiz avec un crochet gauche à la suite d’un jab bien placé, le faisant tomber pour la seconde fois.

Hormis cela, Ortiz n’a pas laissé cette chute l’affecter négativement. Au contraire, il s’est élancé avec une énergie renouvelée, pressant Bohachuk et lui infligeant deux droits successifs qui ont semblé le blesser. Cet échange a marqué un tournant : Ortiz, désormais à l’initiative, a démontré qu’il n’avait pas l’intention de reculer.

Le combat était devenu plus qu’une simple démonstration de puissance ; c’était une épreuve d’endurance. Ortiz, bien qu’ayant encaissé des coups, affichait un sourire à la fin du huitième round, conscient que ce combat différent l’avait conduit à offrir un spectacle captivant.

Au 11ème round, les échanges se poursuivaient avec vigueur. Bohachuk a encore mis Ortiz en difficulté avec un direct, mais ce dernier a répondu en envoyant un crochet gauche qui a véritablement fait tanguer son adversaire. Ortiz semblait finalement sur le point d’obtenir le KO qu’il espérait depuis le début du combat.

Il est intéressant de noter qu’un cogneur, même blessé ou approchant de la fin, ne perd jamais sa capacité à porter un coup décisif. Les deux combattants, persuadés de leur puissance, se sont acharnés jusqu’à la dernière seconde. Au 12ème round, malgré la fatigue et des mouvements moins secs, leur détermination à ne pas céder était palpable. Ce ne fut pas un combat où les boxers admettent leur incapacité à blesser leur opposant pour ensuite changer de style ; c’était un combat où la foi inébranlable de chacun en sa puissance a produit ce à quoi tout le monde s’attendait : un combat digne du titre de Combat de l’Année.

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