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BoxingScene : Pourriez-vous partager un souvenir mémorable de Gennady Golovkin ?
Loeffler : La première fois qu’il s’est entraîné à Los Angeles, c’était à Big Bear avec Abel Sanchez. Mais son premier combat aux États-Unis a eu lieu à Turning Stone, dans l’État de New York. C’était son tout premier combat sur HBO, et le chemin pour l’amener sur HBO a été un véritable parcours du combattant. Personne ne voulait l’affronter. J’ai rencontré les responsables de HBO et de Showtime. Je me suis aussi tourné vers Epix, qui diffusait de la boxe à l’époque. Mon argument était simple : il est champion du monde WBA des poids moyens, il n’a pas besoin de beaucoup d’argent, il est prêt à affronter n’importe qui. Tout ce qu’il veut, c’est une opportunité de combattre aux États-Unis à la télévision. À l’époque, il parlait mal anglais et ne pouvait donc pas bien s’exprimer. Mais Abel et moi avons parlé pour lui et finalement, il a été intégré au programme grâce à plusieurs reports du combat initial.
Finalement, Daniel Geale devait affronter Dmitry Pirog pour une unification de titres (Geale étant champion IBF et Pirog champion WBO). Golovkin était censé être sur cette carte, mais il semblait qu’il n’y avait plus de place pour lui. Puis, Geale a reçu une offre de Felix Sturm pour unifier leurs titres en Allemagne. GGG était le challenger obligatoire pour Sturm depuis deux ans, et la seule échappatoire pour Sturm était d’offrir un combat d’unification à Geale, qui a accepté en échange d’une somme importante.
Sans adversaire pour Pirog, HBO m’a alors appelé pour demander si GGG combattrait Pirog. Nous avons accepté. Cependant, Pirog s’est blessé après la confirmation du combat. HBO devait décider de la suite des événements et Peter Nelson, un exécutif de HBO, a insisté pour maintenir GGG à l’affiche. GGG s’est donc retrouvé face à Grzegorz Proksa, un champion européen polonais qui venait de battre Sebastian Sylvester. Abel Sanchez était prêt à affronter n’importe qui, et GGG, qui s’était préparé pour un adversaire droitier, a finalement affronté Proksa, un gaucher, et a remporté une victoire impressionnante par KO.
BoxingScene : Et un souvenir marquant avec les frères Klitschko ?
Loeffler : Vitali Klitschko contre Lennox Lewis. Vitali était challenger obligatoire depuis longtemps, et la WBC a accordé une dernière défense volontaire à Lennox contre Kirk Johnson. Vitali devait être en co-feature avec Mike Tyson pour promouvoir les ventes de billets. Cependant, Tyson s’est retiré. À la conférence de presse, mon ami et journaliste Steve Kim m’a suggéré de placer Vitali en co-feature avec Lennox Lewis. Gary Shaw ne voulait pas, mais grâce à notre relation avec Tim Leiweke d’AEG, nous avons réussi à mettre Vitali sur la carte. Deux semaines avant le combat, Kirk Johnson s’est blessé. HBO n’avait d’autre choix que de proposer Vitali à Lennox. Lennox a accepté et la WBC a validé l’affrontement.
Nous avons tout préparé dans le bureau de notre avocat. Vitali, qui avait grandi sur des bases militaires en Union soviétique, avait l’habitude de se battre même entouré de 20 enfants. Il était prêt à affronter Lennox Lewis pour le titre WBC. Durant ce combat, l’un des plus mémorables que j’ai vus, Vitali menait 4 rounds à 2 mais a eu une grosse coupure qui a entraîné l’arrêt du combat par le médecin. Malgré cela, 80 % des fans, qui supportaient initialement Lennox, se sont mis à encourager Vitali pour son courage. Lennox n’a jamais fait de revanche et a vacaté le titre. Vitali est devenu champion lors de son combat suivant contre Corrie Sanders.
BoxingScene : Le modèle de l’UFC pourrait-il fonctionner en boxe ?
Loeffler : Bonne question. Nous avons intégré de nombreux éléments du modèle de Dana White et de l’UFC dans nos événements. Regardez le rythme de nos shows : il y a peu de pauses, et nous pouvons diffuser jusqu’à huit combats consécutifs à la télévision. Dana a créé un modèle unique où un combattant peut perdre et revenir sur une carte PPV deux mois plus tard. En boxe, une défaite peut vous écarter des écrans pendant un an ou plus. Cela reste difficile à gérer en raison des nombreux promoteurs et plateformes TV différentes. Cependant, nous essayons de recréer cette énergie lors de nos événements "Hollywood Fight Nights". Peu importe qui combat, les fans savent qu’ils vont voir un grand spectacle, que ce soit avec Callum Walsh, Serhii Bohachuk ou Cain Sandoval. C’est vraiment ce que nous empruntons à Dana.
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