Réflexions sur le marché des combats : Les propositions de l’Arabie Saoudite face aux défis du sport

Le monde de la boxe est en plein débat, alors même qu’un nouveau projet d’abonnement suscite des réactions mitigées. Turki Alalshikh, une figure influente en Arabie Saoudite, a récemment proposé de réduire le prix des combats à la carte à 20 $. Une décision qui pourrait permettre à de nombreux fans de boxe de mieux gérer leur budget mensuel face à des frais souvent exorbitants, dépassant parfois les 100 $.

Cependant, cette initiative soulève plusieurs questions fondamentales. Cela va-t-il réellement aider à combattre le piratage ? Permettra-t-elle d’élargir la base de fans ? Et quelle en sera l’impact sur le marché, alors que d’autres distributeurs continuent d’appliquer leurs tarifs habituels ?

Lors d’un récent épisode de "Top Stories" sur ProBox TV, l’ancien champion des super légers (64 kg) Chris Algieri a partagé ses réflexions sur ces enjeux. Il a exprimé des doutes quant à l’efficacité de cette stratégie, en soulignant : « Je ne sais pas si c’est une manière de lutter contre le piratage, car rester à 20 $, ce n’est pas vraiment incitatif. Si vous souhaitez pirater, vous le ferez – le gratuit reste plus attrayant que 20 $. Juste rendez-le gratuit. »

Dans le but de stimuler l’intérêt pour le sport, Algieri propose que les combats soient offerts gratuitement pendant une année afin de permettre aux fans de découvrir les boxeurs et d’accroître leur valeur marchande avant de revenir à un tarif standard.

Le mot d’ordre semble être d’accorder une attention particulière aux événements de grande envergure. Il cite à titre d’exemple le combat des poids lourds entre Daniel Dubois et Anthony Joshua, prévu pour le 21 septembre au Wembley Stadium, ainsi que le championnat incontesté des poids lourds légers entre Dmitry Bivol et Artur Beterbiev, programmé pour le 12 octobre. Algieri souligne : « Il y aura une barrière d’entrée pour le sport si les fans doivent débourser autant chaque mois pour ces combats. Il devient très difficile de créer des stars lorsque le prix de votre boxeur favori excède plusieurs centaines d’euros par an dans un sport de niche. »

Si l’investissement de l’Arabie Saoudite dans la boxe bénéficie de l’afflux d’argent lié aux ressources pétrolières, les opérateurs de ce secteur, eux, doivent composer avec des bilans financiers plus stricts. « Je suis curieux de voir comment cela va se traduire, combien de ventes à la carte seront enregistrées. S’agira-t-il d’un million d’achats ou seulement de 75 000 ? », interroge Algieri, qui évoque également une tendance inquiétante : celle d’Alalshikh à projeter des combats futurs alors que d’autres affrontements sont encore à venir. C’est ce qu’il appelle des « combats maudits », citant le cas d’un combat potentiel entre Deontay Wilder et Joshua avant que Wilder ne soit battu par Zhilei Zhang.

Alalshikh a récemment évoqué un affrontement entre Joshua et Tyson Fury, tout en laissant de côté le fait que les deux boxeurs doivent encore surmonter des défis importants. Algieri s’inquiète des répercussions de ces anticipations sur la perception des combats : « Cela a le potentiel de se reproduire. Cela change la valeur des combats – tant sur le plan monétaire que sur celui de l’attachement des fans. Dire ‘nous voulons voir Tyson contre Joshua peu importe la victoire ou la défaite…’ enlève un peu du lustre des combats programmés. »

Il met en garde contre le risque que ces projections donnent au sport une apparence artificielle et souvent moins engageante : « Les fans de combats ne veulent pas que cela semble orchestré. La boxe, ce n’est pas la WWE. C’est un sport. Il faut gagner pour avancer. Si des personnes tirent les ficelles en disant ‘Cela va se produire…’, ça ressemble davantage à un spectacle organisé qu’à un combat compétitif. »

En conclusion, alors que le marché de la boxe évolue et se confronte à de nouveaux défis, il est essentiel de prendre des décisions qui ne compromettent pas l’intégrité du sport. Le débat sur la tarification de l’accès aux combats est loin d’être clos, et il reste à voir comment ces changements influenceront l’avenir des sports de combat.

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