Combat Sport : Regis Prograis face à l’effritement du temps et au défi Jack Catterall

La carrière des boxeurs vieillissants est souvent jonchée d’illusions et de désillusions, et c’est dans cet esprit que l’on se demande ce qu’il adviendra de Regis Prograis, ancien double champion du monde des super légers, alors qu’il se prépare à affronter un adversaire plus jeune et mieux classé à l’étranger. Ce combat, prévu samedi à Manchester contre l’Anglais Jack Catterall, sera-t-il l’ultime confrontation pour Prograis ? Ou s’agit-il d’une occasion en or pour le boxeur de 35 ans de retrouver sa flamme après une défaite embarrassante contre Devin Haney l’an dernier ?

C’est ce qui attirera le public à la Co-op Live Arena, utile pour les téléspectateurs qui regarderont le combat sur DAZN. Prograis, avec un palmarès de 29 victoires, dont 24 par KO, conteste l’idée selon laquelle sa carrière serait en déclin.

« Je peux encore faire tout le travail. Je suis toujours rapide. Mes réflexes sont encore aiguisés. Je veux juste sortir là-bas et montrer aux gens que j’ai encore mes capacités. Je me sens mieux qu’à 27 ans. Je peux toujours encaisser les coups. Mon corps est toujours robuste. J’ai ma vitesse, j’ai tout », assure-t-il avec conviction.

Prograis insiste sur le fait que ce combat représente l’opportunité de détruire tous les doutes qui subsistent à son sujet : « Pour moi, samedi soir, il s’agit uniquement de montrer que je peux effacer tous les doutes dans l’esprit des gens et leur dire : ‘Ne me remettez jamais en doute.’ »

Cela dit, ses paroles résonnent comme une défense exagérée, surtout si l’on se rappelle de sa dernière performance effacée au combat. Contre Devin Haney, il a établi un record indésirable en ne lançant que 36 coups en 12 rounds, tandis que Haney conservait son titre WBC des super légers, infligeant un knockdown dès le troisième round et remportant le combat par un score unanime de 120-107.

Cet affrontement semble appartenir à une époque lointaine, exacerbée par les controverses entourant le combat sans décision de Haney contre Ryan Garcia en avril dernier. Prograis, de son côté, ressent un renouveau, ayant récemment intégré un nouvel entraîneur, Kay Koroma, après avoir l’impression d’avoir trop forcé avec Bobby Benton et Julian Chua lors du camp d’entraînement de Haney.

Avec une franchise désarmante, Prograis déclare : « Pour le combat contre Haney, c’était une question mentale. J’avais de nombreuses distractions dans le camp. Je me suis entraîné trop longtemps. Tout ce qui pouvait mal tourner a mal tourné. »

Prograis continue en expliquant que la pression psychologique a également joué un rôle. « Cela a été une grande guerre psychologique, avec tous ces échanges. Je m’étais laissé emporter par les discussions au lieu de me concentrer sur le combat. Mentalement, j’étais déjà battu. »

Ce samedi, il affrontera Catterall, qui, à 31 ans, revient d’une victoire significative par décision unanime contre l’ancien champion incontesté, Josh Taylor. Beaucoup croyaient que Catterall avait pris les titres de Taylor lors d’un précédent affrontement controversé qui avait vu Taylor triompher par une décision partagée en 2021. Prograis, quant à lui, se sent déterminé malgré les doutes qu’il nourrit concernant le parcours de Catterall, qu’il considère comme n’étant pas à son niveau.

« Nous avons deux adversaires communs : Josh Taylor et Tyrone McKenna. J’ai arrêté McKenna en six rounds, tandis que Catterall a dû terminer le combat à la distance, en étant poussé à l’usure », relève celui qui souhaite prouver sa supériorité. « Si vous retirez Josh Taylor de mon palmarès, je suis toujours un double champion. Si vous le retirez de son, que reste-t-il à Catterall ? »

Récemment classé 7ème par trois des organismes de sanction, Prograis est conscient que la victoire contre Catterall pourrait être la clé pour revenir dans la course aux titres. Il souligne : « C’est probablement le meilleur combat possible à 140 livres, en dehors des ceintures en jeu. Je veux redevenir champion et je sais que cela viendra plus vite qu’avant. Je veux sortir et performer, m’amuser. »

Il sait que chaque jour d’entraînement est crucial et positif, et il reste déterminé à montrer son talent. Mais le temps joue contre lui. "J’ai perdu le titre contre Josh Taylor, je l’ai récupéré en mettant KO un adversaire redoutable comme Jose Zepeda, qui n’avait jamais été stoppé", rappelle Prograis, avec force.

Finalement, avec une promesse qui résonne comme un mantra, il assure : « Ne me doutez pas. Vous ne pouvez pas me douter. Je suis toujours le meilleur à 140 livres. Je suis toujours celui-là. » Cela laisse présager un combat intense le samedi.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici