Ray Moylette, célèbre figure de la boxe légère, envisage de clore sa carrière d’une manière digne d’un conte de fées. Ce dimanche, lors de l’événement “Once Upon a Time in The West” à Castlebar, à un jet de pierre de son Islandeady natal, il montera sur le ring possiblement pour la dernière fois. Avec un parcours jalonné de succès depuis ses débuts en amateur – couronné d’une médaille de bronze aux championnats du monde jeunes en 2008 et d’or aux championnats d’Europe en 2011 – Moylette a embrassé le monde professionnel en 2017, riche de l’ambition d’y briller tout autant.
Sa carrière professionnelle a démarré en trombe : 11 victoires en 18 mois, enchainant les combats de chaque côté de l’Atlantique. Cependant, un revers aux points, partagé et contesté, contre le coriace mexicain Christian Uruzquieta a mis un coup d’arrêt à cette ascension. Malgré une défaite en mars 2022 contre le champion britannique et du Commonweath des super-légers, Dalton Smith, après une résistance acharnée jusqu’au 10ème round, l’intérêt autour de Moylette semblait s’essouffler ; le silence devenant son plus fréquent adversaire.
Ray Moylette, âgé de 33 ans et arborant un palmarès de 13 victoires (dont 6 par KO), 2 défaites et 1 match nul, envisage désormais la retraite si aucun combat captivant ne se présente à l’horizon. Son prochain – et potentiellement dernier – adversaire est le Gallois Jake Tinklin, un autre compétiteur redoutable au palmarès quasi identique (11 victoires, 2 défaites).
Michael Ofo, de Platform Sport, souligne l’importance de ce combat pour Moylette : “C’est chez lui, devant un public qui lui est acquis. Il parle de sa ‘dernière danse’, nous voulons donc qu’il ait un superbe combat pour finir en beauté.”
La politique du sport de combat, souvent impitoyable, est pointée du doigt par Ofo, qui dénonce les difficultés rencontrées par les boxeurs désireux de rester actifs, mais à qui l’on n’offre pas de combat. “C’est le paradoxe de ce sport. Des combattants prêts à affronter n’importe qui se retrouvent isolés après une défaite, car, soudainement, plus personne ne les appelle pour organiser un combat.”
Néanmoins, une lumière au bout du tunnel pourrait bien se présenter sous les traits de Campbell Hatton, prospect prometteur de la boxe européenne, fils de la légende britannique Ricky Hatton. Moylette s’est dit prêt à sortir de sa semi-retraite pour un combat qui, selon Ofo, pourrait être organisé “en cinq minutes, sans fioritures.” Avec plus de 300 combats amateurs à son actif, Moylette se positionne comme un adversaire sérieux pour Hatton, dont le premier vrai test professionnel se profile contre Jimmy Joe Flint pour le titre de la zone centrale des super-légers.
Dans le monde cruel et imprévisible de la boxe, Moylette garde ainsi une chance de rebondir, ou, au contraire, de finir sa carrière sur une note qui, il l’espère, résonnera longtemps dans les mémoires des fans de boxe.