Denys Berinchyk, le champion léger ukrainien, effectuera la première défense de son titre ce vendredi au Madison Square Garden de New York, affrontant l’Américain Keyshawn Davis, âgé de 25 ans, venu de Norfolk, en Virginie.
Âgé de 36 ans, Berinchyk a remporté la couronne de la WBO par une décision partagée contre Emanuel Navarrete à San Diego en mai 2024. À l’époque, les bookmakers prédisaient une victoire pour Navarrete, mais les cotes cette fois-ci sont également en faveur de Davis. Berinchyk est conscient d’avoir été négligé par les pronostiqueurs, cependant, il garde la tête haute.
Davis, un jeune talent prometteur avec un palmarès de 12 victoires, dont 8 par KO, a marqué les esprits en écrasant Gustavo Lemos en seulement trois rounds en novembre dernier. Malgré cela, Berinchyk croit avoir décelé des failles dans le style de son adversaire, qu’il refuse de dévoiler avant le combat. Il s’attend à offrir une résistance bien plus rude que celle que Davis a rencontrée contre ses précédents rivaux. “Ils se mettent tous devant lui, et il les travaille comme s’il était sur un sac de frappe”, dit-il en référence à ses autres adversaires. “Quand nous allons nous battre, ce sera différent. Keyshawn manque d’expérience professionnelle, et cela signifie qu’il aura des problèmes face à un combattant comme moi.”
Berinchyk se confronte à une question pressante : Davis sera-t-il le prochain grand nom de la boxe ? “Peut-être, mais il doit le prouver [sur le ring]”, explique-t-il, avant de se montrer prudent sur le combat à venir. Réclamant une attention particulière sur les techniques qu’il a travaillées depuis trois mois, il pense pouvoir exploiter les points faibles de l’Américain.
En parallèle, Berinchyk exprime son envie de s’attaquer à des icônes comme Gervonta “Tank” Davis et Shakur Stevenson. “Je souhaite combattre de grands noms comme Gervonta Davis et Shakur Stevenson”, déclare-t-il. Dans un élan de détermination, il espère unifier les titres et voit Davis comme une menace importante mais aussi comme une opportunité lucrative.
Lorsque interrogé sur un éventuel affrontement avec le talentueux Vasiliy Lomachenko, Berinchyk reste lucide : “Ce combat ne serait grand que pour l’Ukraine, pas pour le monde entier. Il y a beaucoup de meilleurs noms chez les légers que Lomachenko en ce moment.”
Pour Berinchyk, tout cela ne représente qu’un pas dans sa carrière déjà bien remplie. A l’âge de 12 ans, sa mère l’a inscrit à la boxe pour canaliser son énergie. “Je me battais souvent dans la rue, et ma mère m’a amené à l’école de boxe pour que je puisse dépenser mon énergie là-bas au lieu de me battre dans les rues,” explique-t-il humblement.
Aujourd’hui, presque 25 ans plus tard, le combattant ukrainien est au sommet de son art et sera la tête d’affiche d’un événement majeur à New York. “C’est le rêve de beaucoup de combattants, et maintenant ce rêve devient réalité dans une arène aussi emblématique”, dit-il avec un certain détachement, tout en ressentant l’importance de l’étape qu’il franchit.
Pour lui, le combat est une véritable passion. “D’abord, c’est l’émotion [de combattre],” souligne-t-il. “C’est le combat lui-même, puis les ceintures – et l’argent compte aussi.” Cependant, il est également sobre lorsqu’il répond à la question de savoir s’il serait content de tout ce qu’il a accompli si tout devait s’arrêter demain. “Je suis content à 180 %,” conclut-il, un sourire sur les lèvres, résumant ainsi son engagement et son état d’esprit à la veille du combat.