Un Regard Franc Sur le Monde de la Boxe: La Vérité Derrière les Médias et les Athlètes

Dans le monde actuel, en particulier sur les réseaux sociaux, il est parfois préférable de ne rien dire. En effet, lorsque la nouvelle d’un décès – qu’il soit célèbre ou non – émerge, il n’est pas nécessaire que JosephBloggs649264883 prenne publiquement la parole pour exposer ce que l’individu a pu signifier pour lui. De même, lorsque qu’une actualité fait le buzz, il n’est pas indispensable que JosephBloggs649264883 partage son avis dans l’espoir que son commentaire lui offre une visibilité.

Prendre du recul, observer et attendre pourrait souvent s’avérer être la meilleure approche. Ceci est encore plus vrai lorsque l’on s’approche d’une annonce d’importance, période durant laquelle la tentation de prendre les devants est forte. Le désir de se placer dans la course à l’information semble atteindre un niveau sans précédent, à tel point que la bonne éthique est souvent sacrifiée sur l’autel de la rapidité, les doigts agités de ceux qui scrolent inlassablement les dernières nouvelles devenant l’ennemi des organisations médiatiques.

C’est dans cette optique que le comportement d’Ohara Davies le 3 septembre dernier pourrait être compris. Ce jour-là, il a appris par le compte @NoSmokeBoxing qu’un combat contre Adam Azim, une des jeunes promesses britanniques de la boxe, était prévu pour le 19 octobre. Dans la foulée, Davies n’a pas hésité à traiter @NoSmokeBoxing de diffuseur de "fake news" tout en rajoutant sur son propre compte : « C’est ce que je veux dire à propos des médias de boxe. »

Malgré son démenti, la réalité de la boxe est telle qu’il était très probable qu’il doive affronter Azim malgré tout. En effet, l’annonce officielle de leur affrontement est arrivée deux jours plus tard, sans surprise majeure. Cela rappelle que dans le monde de la boxe, tout comme dans celui du spectacle, la manipulation de la vérité est monnaie courante. Les boxeurs, eux aussi, doivent s’auto-tromper pour pouvoir entrer dans le ring le soir du combat, tout comme ils doivent parfois jouer avec les médias.

Davies, en gardant le silence, n’a fait que défendre son droit de garder ses cartes cachées et d’essayer de conserver une illusion de contrôle. Il est fort probable qu’il ait été contrarié d’avoir été devancé, privé de l’exclusivité d’une annonce si importante.

Il est intéressant de noter que lorsque Davies écrit : « Ne m’appelez pas et ne m’envoyez pas de message à propos des interviews, vous pouvez tous aller vous faire voir, » il exprime une exaspération qui mérite d’être reconnue. Dans le climat actuel, la soif insatiable de contenus et de nouvelles peut devenir épuisante pour les boxeurs, agents principaux de ces récits. On peut imaginer combien de fans se précipitent pour interviewer Davies dès qu’ils entendent parler de la rumeur Azim, espérant capturer une vidéo d’une question anodine posée au vol. Une seule fois, cela peut être décourageant, mais que dire d’une carrière parce que l’on ne peut échapper à cette pression constante ?

Ces échanges ne ressemblent en rien à de véritables interviews. Pour Davies, les sollicitations qu’il reçoit ne portent souvent que sur la confirmation de rumeurs, et il se rend bien compte qu’il est réduit à sa relation avec Adam Azim, et non à son propre parcours. Dans ces moments-là, il se rappelle de la vraie position d’un boxeur et des fluctuations constantes de sa valeur dans l’univers médiatique.

Si les interviews traditionnelles étaient plus courantes, il est probable que Davies aurait une perspective différente sur ce que sont réellement les médias et les interviews. Il constaterait alors que la création de "clickbait" n’est pas la seule motivation de ceux qui cherchent à discuter avec un boxeur, même pour quelques minutes.

Récemment, le boxeur britannique Joshua Buatsi a partagé une lassitude similaire concernant les interviews pré-combat : « En général, nous nous voyons poser les mêmes questions encore et encore et je pense : ‘Oh mon Dieu, on me demande ça depuis cent fois.’ » C’est le propre de ce milieu que d’avoir des dialogues répétitifs et peu enjôleurs, où les boxeurs, protégés par une armée de publicistes, n’ont même pas souvent l’occasion de vivre une vraie interview.

Aujourd’hui, âgé de 32 ans, Davies affirme avoir appris de ses expériences et d’avoir trouvé sa véritable voix. Il ne se vante plus de surclasser ses rivaux dans sa catégorie de poids et a appris l’humilité à travers des défaites marquantes, notamment face à Josh Taylor en 2017, à Jack Catterall en 2018 et, récemment, à Ismael Barroso, un match où il a été stoppé en moins d’un round, une expérience qui pourrait même lui donner une certaine reconnaissance pour ces "médias" qui le sollicitent, même s’ils feignent de se soucier de son ressenti.

Ainsi, dans ce monde complexe et exigeant, les athlètes comme Ohara Davies continuent de naviguer entre la nécessité de faire entendre leur voix et la réalité parfois écrasante des médias et de l’adrénaline du ring.

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