Mardi 14 mai, au cœur de Riyad, plutôt que de dépeindre le désert spirituel qu’est cette ville et son centre de divertissement étrangement nommé BLVD City – où se tenait une cérémonie d’accueil loin de l’enthousiasme attendu – l’attention mérite d’être portée sur les combattants eux-mêmes, en ces heures précédant le combat qui pourrait définir leur carrière.
Certes, des observations dignes de ce nom auraient pu être faites sur le caractère presque répétitif de cette réception, sur les entrées superflues de Frank Warren et Bob Arum, co-promoteurs de Fury, malgré leur carrière ornée, ou encore sur l’intrusion embarrassante de Mauricio Sulaiman du WBC. Sans oublier la présence aussi insolite que déconcertante du Mike Tyson Boxing Club et le parc d’attractions voisin, déserté et silencieux.
Cependant, les deux vedettes du combat principal retiennent davantage l’attention, indépendamment du lieu qui semble vouloir leur voler la vedette. Leur préparation physique et mentale, à quelques jours de l’affrontement, en dit long sur l’importance de ce duel dans leurs parcours exceptionnels.
BoxingScene nous rapporte qu’à leur arrivée, l’aspect sain et rayonnant de la peau de Fury a particulièrement été remarqué. Un indice non négligeable de sa condition physique, surtout comparé à son apparence lors de la préparation pour son combat d’octobre contre Francis Ngannou. Ben Davison, son ancien entraineur, n’a pas manqué de souligner cette transformation, s’interrogeant même si la blessure subie lors d’un sparring après le combat contre Ngannou n’avait pas été aggravée par une perte de poids trop rapide.
Frank Warren évoque également un Fury « rayonnant », traduisant tant son état physique impeccable que la confiance qu’il dégage, similaire à celle observée avant ses plus grands succès.
Usyk, de son côté, affiche une sérénité et une assurance tout aussi palpables. Son entrée, au son de « Hearts On Fire » de la bande-son de Rocky IV, n’est pas passée inaperçue. Frazer Clarke, lors de son interview, a même suspendu un moment son discours pour capturer l’instant sur son téléphone, admiratif. L’arrivée de Fury, chapeau sur la tête digne d’un personnage haut en couleur, a également captivé Usyk qui, en chemin pour sa propre interview, s’est arrêté pour écouter Fury parler, rappelant ainsi la scène où Usyk avait observé Anthony Joshua avant de le vaincre à Londres en 2021.
Les encouragements de l’entourage d’Usyk, scandant son nom, ont résonné lors de l’intervention de Fury sur scène, confrontés, mais non submergés, par ceux rendant hommage à Fury, démontrant ainsi l’intensité de la rivalité et du soutien de chaque camp.
Au milieu de cette atmosphère chargée, une étoile montante, Moses Itauma, prépare tranquillement son prochain affrontement contre Ilja Mezencev dans un combat préliminaire, sous la houlette de Davison. À 19 ans seulement et avant son neuvième combat professionnel, Itauma incarne déjà une maturité et une aisance dignes des deux titans prêts à en découdre en événement principal.
Ces témoignages de préparation, d’attitude et de détermination des combattants soulignent l’importance capitale de l’approche mentale et physique dans les sports de combat, où chaque détail compte dans la quête de la victoire.