Pendant quelques semaines, Harry Scarff a semblé être le grand gagnant des rouages souvent impitoyables du monde de la boxe, un monde qui l’avait longtemps maintenu en périphérie.
En novembre dernier, Scarff s’est distingué en battant Ekow Essuman pour remporter les titres de poids welter britannique et du Commonwealth, se hissant ainsi au haut du classement de l’IBF. L’organe directeur a ensuite convoqué une finale éliminatoire pour le titre mondial entre Scarff et l’Ukrainien Karen Chukhadzian, promettant un affrontement incontournable.
Quand le promoteur de Scarff, Wasserman, a remporté les enchères pour organiser le combat, il semblait que le destin avait enfin souri à l’athlete de 30 ans originaire de Derby, en Angleterre. Néanmoins, les réalités politiques de la boxe ont révélé que pour mériter un combat contre Jaron Ennis pour son titre IBF, Scarff devrait d’abord surpasser Chukhadzian à Hambourg, en Allemagne.
Déçu mais inébranlable, Scarff a l’habitude d’être le challenger lors de ses grands combats. Bien qu’il aurait préféré combattre sur un ring familier, soutenu par un public reconnaissable, rien de tout cela ne compte plus désormais. Il garde le cap sur le combat de ses rêves (13-2, 3 KOs).
Scarff avoue : « Les enchères ont été remportées par Wasserman, et on avait hâte que ça se déroule localement. Ça ne s’est pas passé comme prévu…Je suis juste content que les choses soient arrangées à ce stade. »
Surnommé ‘Horrible Harry’ pour son surnom accrocheur, Scarff prouve que ce titre ne rend plus justice à ses compétences techniques sur le ring, dissimulées derrière une stature qui fait chaque impact sembler douloureusement efficace. Il n’est pas un combattant sale, mais peut livrer une victoire dure et âpre si nécessaire.
Après avoir souffert de quelques défaites face à Anthony Fowler et Troy Williamson en tant que super welter, Scarff excelle depuis qu’il est descendu à 66,68 kg. Sa victoire dominante sur Louis Greene et sa décision victorieuse contre Essuman en novembre dernier montrent sa capacité à maîtriser et dominer des champions invaincus.
Malgré le déplacement en Allemagne, Scarff compte sur sa capacité d’adaptation plutôt que sur une approche plus agressive pour convaincre les juges. « Je vais juste être moi, » dit-il. « C’est comme ça que j’aborde les grands combats. »
Son adversaire, Chukhadzian, connu pour avoir tenu tête à Ennis lors d’un précédent défi obligatoire pour le titre IBF, n’avait pas posé de problème majeur à Ennis et avait perdu aux points. Scarff s’attend à un Chukhadzian différent vendredi soir, anticipant un combat pour une récompense qui pousse à adopter une stratégie combat différente.
« Je ne reconnais personne à part Ennis. J’ai boxé de grands noms par le passé. Ce combat ne me pose aucun problème, » confie Scarff. Avec 15 combats professionnels répartis sur sept ans, Scarff a développé une mentalité de gagneur à tout prix, se forgeant une force mentale inébranlable et une capacité à briller au plus haut niveau.
« J’étais assez content du combat contre Ekow, » partage Scarff, exprimant sa confiance à exceller une fois de plus et à se hisser au premier rang des poids welters.
Dans un monde où les parcours des combattants sont souvent soigneusement orchestrés, l’ascension de Scarff témoigne d’une authenticité et d’une détermination rare, prêtes à être éprouvées à nouveau sur le ring à Hambourg.