Dans le monde impitoyable des sports de combat, Gabriel Flores n’est pas un novice en matière de déception. Filant vers un combat crucial ce samedi 16 mars contre Julian Rodarte, pour un événement principal de 10 rounds à l’Adventist Health Arena de Stockton, en Californie, Flores porte l’histoire d’une vie marquée par le deuil et le combat, une résonance profonde avec sa ville natale, Stockton. Là où certains voient dans la défaite une malédiction, Flores, lui, a trouvé une source de soutien sans faille dans sa région.
Flores Jr. (22-2, 8 KOs), dont la vie a été bouleversée par la perte tragique de sa mère, Juanita Maldonado, le 18 mars 2013 alors qu’il n’avait que 12 ans, n’a jamais cessé de combattre. Deux mois seulement après ce drame, soutenu par son père, Gabe Flores Sr., il remportait un tournoi national. Malgré deux défaites successives contre le désormais champion Luis Alberto Lopez et Giovanni Cabrera, l’univers de la boxe qui était prêt à le discréditer, l’a vu se relever, percevant ces échecs non pas comme un K.O. mais comme un simple compte à rebours.
Flores lui-même déclare avec un brin d’ironie : « C’est presque drôle quand on me demande si une défaite en boxe me marque profondément. Ces gens ne me connaissent pas. Perdre ma mère, voilà ma vraie perte. La joie de la voir à mes victoires, c’est le souvenir le plus heureux que je garde en moi. »
À peine âgé de 16 ans, Flores annonçait déjà son entrée dans l’histoire en devenant le plus jeune boxeur à signer avec Top Rank Inc., un record depuis battu par Xander Zayas en 2019. Malgré cette annonce retentissante, Flores rappelle : « Tout le monde voit les gros titres, mais nul ne sait ce qui a été nécessaire pour y arriver. Nous faisons face aux épreuves, sans peur. Je suis toujours là, toujours prêt à combattre. »
L’itinéraire de Flores est loin d’avoir été un long fleuve tranquille, mais il tient à revendiquer sa fierté de combattre à Stockton. Ses deux précédentes victoires dans cette ville se sont soldées par des K.O. spectaculaires, renforçant ainsi sa détermination. « Le peuple de Stockton me motive », confie Flores. « Revenir ici m’a revitalisé. Je me sens dans une excellente position, béni par Dieu. Je puise mon énergie dans leur soutien. »
Maintenant âgé de 23 ans, Flores n’est plus la jeune promesse d’antan. Toutefois, l’heure est à la réinvention, une transformation que lui et son équipe envisagent de concrétiser là où tout a commencé : Stockton.
Face à lui, Rodarte (19-0-2, 8 KOs), un combattant invaincu en quête d’opportunités, après un match nul contre le peu connu Juan Santiago. À 28 ans, Rodarte se présente comme un adversaire redoutable et cette confrontation s’annonce décisive pour les deux hommes. Tandis que Flores cherche à redynamiser sa carrière et à incarner l’avenir de la promotion dirigée par son père, Rodarte espère attirer l’attention des grands promoteurs.
La famille Flores, toujours unie dans l’adversité, relève un nouveau défi, cette fois dans le domaine promotionnel, pariant une fois de plus sur leur propre succès.