LOS ANGELES – On a souvent entendu l’insulte lancée par les cyniques : "Tel champion n’a battu que des chauffeurs de taxi." Mais Anthony Olascuaga, jusqu’à son dernier combat, était lui-même chauffeur de taxi et coiffeur, pour subvenir à ses besoins tout en bâtissant sa carrière fulgurante en boxe. Cependant, cette époque est révolue.
Olascuaga, un poids mouche de 25 ans originaire de Los Angeles, a décidé de se consacrer pleinement à son métier de boxeur. Le 14 octobre, il affrontera Jonathan Gonzalez au Japon dans un combat de titre qui pourrait marquer un tournant dans sa carrière.
Actualité importante : Olascuaga est désormais détenteur d’un titre mondial, ayant conquis la ceinture WBO des poids mouches (51 kg) en infligeant un KO à Riku Kano au troisième round lors d’un combat en juillet dernier. Bien qu’il ait perdu lors de sa première tentative pour un titre, face au Japonais Kenshiro Teraji en avril 2023, il n’est pas encore bien établi dans le milieu de la boxe, avec seulement huit combats au compteur.
Sa rencontre avec Gonzalez (28-3-1, 14 KOs), le champion en titre WBO des poids junior mouches, pourrait bien faire basculer cette situation. Un succès contre un adversaire de cette envergure pourrait catapulter Olascuaga sur le devant de la scène.
"Je suis un peu timide. Je suis un peu réservé. Je ne sors pas la ceinture de la maison. J’ai l’impression qu’après ce combat, je peux vraiment revendiquer mon statut de champion. Je vais aborder ce combat en challenger, avec un grand adversaire devant moi. Mais une fois que j’aurai vaincu Gonzalez par KO, ce sera ma véritable percée et je me sentirai enfin comme un champion. Je suis prêt à porter ce titre et à faire savoir à tous les poids mouches que je suis là pour rester."
Malgré son nouveau statut de champion, Olascuaga admet qu’il ne ressent pas encore de grands changements dans sa vie, notamment au niveau financier, puisque ses gains n’ont pas atteint six chiffres. Il espère que son promoteur Tuto Zabala Jr. d’All Star Boxing saura changer cela au fur et à mesure de ses victoires. "Dès que j’ai battu Kano, je suis rapidement reparti en mode entraînement. Je reste dédié et concentré sur ce qui m’a amené ici."
Avec seulement 25 combats amateurs à son actif, Olascuaga a eu l’occasion de s’entraîner auprès de boxeurs de classe mondiale, jouant en quelque sorte son rôle de baptême dans la boxe en affrontant des noms tels que Roman "Chocolatito" Gonzalez et Jesse “Bam” Rodriguez.
Bien que sa rencontre avec Teraji ait été un combat de remplacement, Olascuaga a su tirer profit de cette expérience, même en subissant une défaite par TKO au neuvième round. "J’ai plus gagné que perdu dans ce combat, car j’ai su me faire un nom," affirme-t-il. "Mon promoteur a depuis plus confiance en moi, et j’ai gagné beaucoup de fans. Même si j’étais déjà à un niveau de champion, perdre contre Teraji m’a incité à progresser."
Le combat Olascuaga-Gonzalez sera présenté à côté de la carte de son coéquipier Junto Nakatani, lors d’un événement de boxe exceptionnel à Tokyo qui mettra en avant sept combats de titre. Ce sera également le quatrième combat consécutif d’Olascuaga au Japon, un pays où il semble se sentir à l’aise.
"J’ai beaucoup d’expérience," déclare Olascuaga. "Mon entraîneur Rudy Hernandez m’a inculqué cette mentalité de champion depuis notre première rencontre. Je vis avec lui depuis mes 15 ans. C’est un exemple exceptionnel dans ma vie." Hernandez, qui entraîne également Nakatani, a donné à Olascuaga le surnom de "Princesa".
"C’est parce que je dois toujours avoir une apparence soignée," continue Olascuaga. "Je m’occupe de mes sourcils et mes ongles, je colorie mes cheveux. Il est de l’ancienne école, mais ce surnom ne me dérange pas."
Olascuaga avait prévu de teindre ses cheveux en rose pour sa première défense de titre, mais il a manqué de temps, devant déménager son camp d’entraînement au Japon pour la dernière ligne droite de sa préparation. Certains aspects de sa passion pour la boxe sont difficiles à abandonner, mais une victoire éclatante contre Gonzalez permettrait à Olascuaga de mieux diriger sa carrière à l’avenir.